Quelques éléments supplémentaires concernant l’Ukraine
Attention, cela ne met absolument pas en cause ma condamnation de l’agression inadmissible de Poutine.
Mais l’hystérie guerrière irresponsable de certains, (des verts aux bleus), qui va de pair avec la glorification de l’OTAN, est insupportable et me pousse à quelques mises au point.
Une connaissance du contexte historique est bien utile..
- Un peu d’histoire
- Quelques réflexions sur « les deux camps »
- L’OTAN cette aberration de tous les dangers
- La carte des bases US autour de la Russie
- Une petite vidéo
- Quelques liens
L’Ukraine est un vaste pays, riche, appelé auparavant « grenier à blé de l’Europe », et possédant de nombreuses ressources minières.
C’était une des républiques de l’URSS (Union de Républiques) jusqu’à la chute de l’URSS en 1990. En 1991 elle s’est donc retrouvée république autonome. Il y a eu durant tout ce siècle un brassage de cultures et de peuples. Les deux langues principales parlées sont l’ukrainien et le russe.
L’Ukraine s’est alors retrouvée au centre de la rivalité entre deux blocs, chacun cherchant à la tirer vers ses propres intérêts économiques et militaires (la Russie, et les USA par l’intermédiaire de son bras armé l’OTAN)
La situation politique a été très agitée depuis 1991 avec une suite d’élections, de protestations, de nouvelles élections, de nouvelles oppositions, de corruptions, jusqu’à ce que les divisions dans le pays deviennent sanglantes en 2014. L’Ukraine a été dirigée depuis son autonomie par un pro-russe puis par un pro-US, par une affairiste corrompue adulée par l’occident, par un président voulant interdire la langue russe, puis maintenant par une alliance entre pro-Otan et pro-nazis. Pauvres Ukrainiens…
Le Nord-Ouest du pays est plutôt pro-européen tandis que le Sud-Est est plutôt pro-russe. Des deux cotés le feu a été attisé, à l’Ouest par les USA, l’OTAN et les Européens, à l’Est par la Russie. Et en 2014 une véritable guerre s’est déclarée entre la région Est du Donbass, qui réclame ne plus subir la loi du gouvernement de Kiev, et l’armée ukrainienne. Bombardements, ligne de front, tranchées, et de nombreuses victimes.
En 2014 un traité a été signé, les accords de Minsk, entre l’Ukraine et la Russie (sous l’égide de la France et de l’Allemagne). L’accord de Minsk prévoyait un cesser le feu immédiat, une cessation des hostilités entre l’Ukraine et le Donbass, une reconnaissance d’autonomie des deux régions de l’Est , le Donbass et le Lougansk, avec l’organisation d’élections dans ces territoires.
Dès le début le gouvernement ukrainien de Kiev a violé ces accords en continuant la lutte armée contre les « séparatistes pro-russes ». Cela fait huit ans que cela dure et cette guerre civile insupportable aurait fait 14 000 morts déjà !
Les deux camps
A l’Ouest les USA et les Européens, en menaçant d’intégrer l’Ukraine à l’OTAN font monter la pression. La Russie n’a évidemment pas envie d’avoir des bases américaines à ses frontières. Certains pays européens fournissent des armes à l’armée ukrainienne au lieu de chercher une solution négociée.
A l’Est la Russie soutient les combattants du Donbass.
Il s’agit d’une guerre entre deux pays capitalistes de deux blocs géopolitiquement opposés.
La propagande idéologique bat son plein des deux cotés. Chez nous on nous dit défendre « la démocratie » alors que le gouvernement de Kiev n’a pas grand chose à voir avec une démocratie : les médias d’opposition sont bouclés, le Parti Communiste est interdit, les néo-nazis sont représentés largement au gouvernement et associés à l’armée..
Les agressions ne sont dénoncées que lorsqu’elles sont faites par « l’autre camp »
« Entendre sur une radio de service public que l’intervention armée de la Russie en Ukraine est la première fois qu’un pays en attaque un autre depuis la fin de la deuxième guerre mondiale…
Vietnam ? Yougoslavie ? Irak ? Palestine ? Afghanistan ? La Grenade ? … … » Merci, Claude Deloume.
Accepter de se placer dans une logique de guerre, c’est accepter d’abandonner toute forme d’intelligence.
Bref la guerre froide continue comme il y a quelques décennies, et c’est la population de ces régions qui trinque et souffre.
l’OTAN ou NATO : Organisation du Traité de l’Atlantique Nord
Cette organisation guerrière a été créée après la 2e guerre mondiale par les USA pour inclure l’Europe dans son dispositif militaire alors tourné contre l’URSS. Du coté de l’Est a été cré en réponse le Pacte de Varsovie. Depuis la chute de l’URSS le Pacte de Varsovie a de fait disparu et l’OTAN n’a plus aucune raison d’exister. Mais il permet aux USA d’installer des basses militaires en Europe, c’est donc une organisation militaire US à l’étranger, avec tous les dangers que cela représente. Les USA ont pour ambition d’étendre l’OTAN de plus en plus à l’Est de l’Europe.
La France avait quitté l’OTAN grâce à la lucidité du général de Gaulle. (je me souviens des bases américaines en France et des nombreuses inscriptions « US Go Home »).
Mais hélas Sarkozy nous a replongé dedans et depuis notre pays a perdu son indépendance en politique étrangère. Notre ministre des Affaires Étrangères Le Drian n’est qu’un pâle porte parole des USA.
Un avis de l’ami Segundo Cimbron, lu sur Facebook, une mise au point salutaire face à nos médias
Je trouve plus facile d’être solidaire des ukrainiens qui subissent les bombardements russes, quand on est solidaires des ukrainiens du Donbass qui subissent les bombardements de Kiev depuis 2014, malgré l’accord de Minsk.
Je trouve plus facile de condamner la folie meurtrière de Poutine, quand on a condamné la folie meurtrière des néo-nazis assassins des 42 brûlés vifs de la Maison des syndicats d’Odessa, le 2 mai 2014, assassins qui n’ont jamais été inquiétés et que le gouvernement ukrainien considère comme des héros.
Je trouve plus facile de condamner la répression impitoyable de Poutine contre ses opposants, notamment communistes, quand on condamne aussi la répression impitoyable des dirigeants ukrainiens contre ses opposants communistes (interdits par la loi).
Et je trouve plus facile de condamner le non respect du droit international en Ukraine, quand on condamne le non respect du droit international à Jérusalem, à Guantanamo…
Je trouve que c’est plus facile pour qui veut pouvoir se regarder dans la glace ensuite.
Ceux qui ont l’indignation sélective, qu’ils se démerdent avec leur conscience, s’ils en ont une.
Aux inconscients qui réclament une intervention militaire de notre part :
Actuellement après l’agression russe contre l’Ukraine on entend en France certains bellicistes, Jadot, Rousseau, d’autres à droite aussi, proposer que la France intervienne militairement en Ukraine. Des armes sont envoyées en Ukraine. C’est complétement irresponsable. Il faut au contraire faire cesser les armes immédiatement !
Deux anciens ministres des affaires étrangères, Dominique de Villepin et Hubert Védrine s’opposent violemment à cette idée folle.
Hubert Vedrine, pour l’ancien ministre des Affaires étrangères, qui a toujours plaidé pour le dialogue avec la Russie, les Occidentaux portent une part de responsabilité dans la grave dérive de Moscou.
LE FIGARO. – Vous avez toujours prôné le dialogue avec la Russie. Par l’agression directe et militaire de l’Ukraine, Poutine ne vient-il pas de montrer que cette option était utopique?
Hubert VÉDRINE. – Le Poutine de 2022 est largement le résultat, tel un monstre à la Frankenstein, des errements, de la désinvolture et des erreurs occidentales depuis trente ans. Cela dit, je constate qu’il vient de prendre une décision non seulement condamnable mais absurde de son point de vue. C’est un tacticien, mais pas un stratège
Dominique de Villepin : “N’oublions pas les souffrances, le martyr, la souffrance qu’a connu le peuple irakien; le martyr, la souffrance qu’a connu le peuple libyen; n’oublions pas les souffrances que nous avons infligées par des interventions militaires sans issues”, a prévenu Dominique de Villepin en rappelant que la voie diplomatique était à privilégier. “L’histoire nous l’a appris en Libye, en Irak et au Sahel. La solution est d’être assez intelligent pour mettre en défaut Vladimir Poutine qui s’étend très au-delà de ses bases et de ses moyens réels.
Un documentaire Spécial Investigation d’Arte, pour rappel de certains événements
Malgré un intense lobbying du régime de Kiev pour l’annuler, la chaîne française Canal+ avait, en février 2016, diffusé ce documentaire du journaliste d’investigation Paul Moreira sur la situation en Ukraine, intitulé « Ukraine : les masques de la révolution ».
Ni Poutine, ni OTAN, Paix en Ukraine !
Quelques liens supplémentaires :

L’avis d’une Ukrainienne installée à Douarnenez (Ouest-France du 4 mars 2022) :
Sur Youtube :
Intéressant également le film « Donbass » -2016- de la journaliste Anne-Laure Bonnel, témoignages sur la guerre au Donbass après le coup d’état de 2014
ainsi que son interview de début mars 2022 à Sud Radio
https://www.youtube.com/watch?v=8L_9-GS7ZCM
Un article dans le courrier des lecteurs de Ouest France du 16 mars 22
et aussi :
Guerre en Ukraine, les origines du conflit…et les responsables !
Jacques Baud, né le 1er avril 1955 , est un ancien colonel de l’armée suisse, analyste stratégique, spécialiste du renseignement et du terrorisme.
- Le parlement ukrainien a adopté la ”Loi sur les peuples autochtones d’Ukraine”. Elle définit quels sont les peuples autochtones de l’Ukraine et les droits dont ils bénéficient. Un député du parti présidentiel, explique: “après l’adoption de cette loi, les citoyens ukrainiens de nationalité russe n’auront pas les mêmes. » L’Ukraine est ainsi devenue le premier pays à adopter une loi raciale après les lois raciales de Nuremberg des années 1930.
- Zelensky promulgue un décret interdisant huit médias d’opposition dont trois chaînes de télévision.
- Zelensky promulgue un décret pour reconquérir la Crimée, ce qui suppose la neutralisation préalable du Donbass. Il commence à déployer des troupes et à déplacer des chars vers le sud du pays et le long de la ligne de contact avec les républiques autoproclamées du Donbass. Plusieurs services de renseignements occidentaux relèvent les indices d’une offensive ukrainienne dans le Donbass.
- L’OTAN lance la série d’exercices Defender Europe 21 à proximité de la frontière russe. Les Russes constatent que les vols de reconnaissance de l’OTAN à la frontière ukrainienne et dans la mer Noire se multiplient de manière inquiétante.
- Cette situation explique les exercices de l’armée russe au printemps 2021. La Russie teste la disponibilité opérationnelle de ses troupes et montre qu’elle suit l’évolution de la situation.
- Le Congrès américain adopte la loi prêt-bail 2022 (S.3522 – Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act of 2022) afin de fournir des armes à l’Ukraine en vue d’une “agression en cours”.
- Lors d’une conférence de presse, Biden affirme que la Russie attaquera l’Ukraine le 16 février. Le tabloïd britannique Sun évoque même une attaque avec 200 000 hommes (le double des effectifs évoqués jusque-là), et précise qu’elle aura lieu à 1h du matin, tandis que d’autres annoncent 3 h du matin!
- Le département d’État américain ferme son ambassade de Kiev, ordonne la destruction des ordinateurs et des moyens de transmissions et déplace son personnel à Lvov, près de la frontière polonaise.
- Zelensky annonce que le 16 février sera le “Jour de l’Unité”, défini par le Times de Londres comme « une nouvelle fête introduite comme une marque de défi contre les troupes russes”. Il demande à la population de descendre en masse dans les rues le lendemain. Les médias occidentaux se préparent à filmer l’événement.
- Le streaming de Reuters montre une place Maidan désespérément vide, que les internautes prendront vite en dérision. Manifestement, les Ukrainiens ne sont pas pressés de manifester leur unité contre la Russie!
- Les observateurs de l’OSCE enregistrent une augmentation significative des violations du cessez-le-feu le long de la ligne de contact. Le nombre d’explosions est multiplié par 10 et la carte qu’ils produisent montre qu’elles touchent essentiellement la population civile du Donbass. Pour la Russie, cette intensification brutale des tirs d’artillerie est un indicateur du déclenchement imminent d’une offensive terrestre.
- Les tirs d’artillerie s’intensifient encore et atteignent 20 fois le niveau “habituel” le long de la ligne de contacts. Les Occidentaux accusent immédiatement les “pro-russes”. Un projectile qui a touché une école maternelle à Stanitsa Louganskaya est qualifié d’attaque “sous fausse bannière” par Johnson et Stoltenberg. L’orientation de l’impact tend à indiquer que le tir viendrait des lignes ukrainiennes.
- L’attribution du tir aux forces autonomistes est d’autant moins crédible que les troupes ukrainiennes empêchent les observateurs de l’OSCE d’accéder au bâtiment, comme ils l’indiquent dans leur rapport journalier.
- Dans l’allocution où Poutine explique sa décision d’attaquer l’Ukraine, il a clairement indiqué les deux objectifs de cette opération: la “démilitarisation” et la “dénazification” de la menace contre la population du Donbass. Il précise que les objectifs de la Russie ne sont pas d’ordre géographique ou territorial
- Zelensky a signalé son intérêt pour une solution négociée et c’est ce que cherchent les russes. En revanche, l’UE et les forces néo-nazies au sein de l’appareil de l’Etat tentent d’empêcher toute forme de négociation
- L’UE arrive avec un paquet d’armes de 450 millions € pour inciter l’Ukraine à se battre. Avec la “bénédiction” des pays de l’ouest, ceux qui sont en faveur d’une négociation sont éliminés !
- Kireyev, un des négociateurs ukrainiens, assassiné par le service secret ukrainien (SBU) car jugé trop favorable à la Russie et considéré comme traître
- Demyanenko, ex-chef adjoint de la direction principale du SBU pour Kiev et sa région, lui aussi jugé trop favorable à un accord avec la Russie, assassiné par des membres du bataillon spécial Mirotvorets (“Pacificateur”). Cette milice est associée au site web Mirotvorets qui publie une liste des “ennemis de l’Ukraine”
- Alors que les négociations avec l’Ukraine n’ont fait aucun progrès, la Russie ajoute la reconnaissance du retour de la Crimée à la Russie et l’indépendance des deux Républiques du Donbass à sa liste des revendications. Elle précise que sa position pourrait changer si l’Ukraine ne souhaitait pas négocier
- Le Conseil de Sécurité nationale interdit 11 partis politiques. Un chef du principal parti d’opposition a été arrêté
- Zelensky fait une offre qui va dans le sens de la Russie
- Comme en février, l’UE revient deux jours plus tard avec un paquet de 500 millions d’euros pour des achats d’armes. L’Angleterre et les États-Unis font pression sur Zelensky pour qu’il retire son offre. Les négociations d’Istanbul s’enlisent
- Le contenu de la proposition de Zelensky à la Russie est dévoilé. L’Ukraine s’engage à être neutre avec des garanties internationales et à rester exempté d’armes nucléaires, ne pas reprendre les territoires de la Crimée et de Sébastopol par la force. Les régions de Donetsk et de Lougansk sont considérées comme des “zones séparées”, ne pas rejoindre des alliances militaires et renoncer au déploiement de bases et de contingents militaires étrangers, ainsi qu’au déroulement d’exercices militaires sur son territoire sans le consentement d’États garants, y compris la Russie
- La Russie est favorable à la proposition de Zelensky. Elle ne s’oppose pas à la volonté de l’Ukraine d’adhérer à l’UE. Après les propositions ukrainiennes, la Russie offre de réduire sa présence autour de Kiev
- Borrell, ministre des Affaires étrangères de l’UE, déclare: “500 millions d’euros d’aide supplémentaire de l’UE sont en train d’être débloqués. Cette guerre doit être gagnée sur le champ de bataille”
- Lors d’une visite impromptue à Zelensky, Johnson, lui apporte 2 messages: “Il faut faire pression sur Poutine, pas négocier avec lui. Et deuxièmement, si vous êtes prêt à signer des accords de garantie avec lui, nous ne le sommes pas”
- Alors qu’aucun progrès n’a été enregistré dans les négociation, les russes adaptent leur objectif. Le ministère de la Défense annonce que le nouvel objectif est de prendre le contrôle de la partie sud de l’Ukraine jusqu’à la Transnistrie
- En sus de la liste de Mirotvorets, le gouvernement ukrainien a établi une liste noire d’intervenants internationaux qui “promeuvent des narratifs en accord avec la propagande russe”, où figurent des membres du Congrès américain, des politiciens, des journalistes
Il y a beaucoup à dire également concernant l’Ukraine et son gouvernement, mais c’est compliqué : toute critique en ce domaine est prise comme un soutien à Poutine.
C’est aberrant. On peut dire des vérités concernant l’agressé sans soutenir l’agresseur !
L’Ukrainne est-elle une démocratie ? Non.
Un seul exemple : le parti communiste est interdit alors qque les nazis paradent au pouvoir et dans l’armée – bataillon Azov-
Zelensky a t’il été élu démocratiquement ? Non.
Zelensky est-il corrompu ? Oui.
A t’il voulu la paix ? Non
Dire cela n’est pas excuser Poutine..