Non aux aventuriers qui veulent étendre la guerre. Paix en Ukraine, ni Poutine, ni OTAN

Dédié à nos « guerriers en charentaises ». Ils reconnaitront la silhouette de leur pitoyable modèle, coresponsable de milliers de victimes civiles et de la destruction de leur pays (Libye et autres)

Livraison d’armes, de missiles, appels à l’extension de l’OTAN (donc des bases militaires US). Sont-ils devenus fous ?

Comme par hasard à la Bourse ces jours-ci Thalès, Dassault, le fabricant de char allemand, et autres marchands d’armes voient leur cours s’envoler. L’indécence…

Jean Jaurès : « On ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre »

Un petit rappel sur l’histoire récente de l’Ukraine (cliquer ici).
Beaucoup de personnes ignorent que l’armée ukrainienne bombarde les régions de l’Est depuis 2014
En 8 ans cette guerre atroce a fait près de 14 000 morts.
Non à Poutine mais aussi non à toutes les guerres en Ukraine


L’avis d’une Ukrainienne installée à Douarnenez (dans Ouest-France du 4 mars 2022) :

 
Des voix pour la Paix, dans le journal l’Humanité du 4 Mars 2022 (extraits)

Icon TitrePour une insurrection des peuples et des consciences

Roland Nivet, porte-parole national du Mouvement de la paix

Les peuples en Europe et partout dans le monde doivent s’unir pour apporter leur soutien au peuple ukrainien et empêcher que ne se déclenche le pire des scénarios, à savoir l’éclatement d’une guerre totale au cœur de l’Europe. Ils doivent se lever dans l’action unie et sur la base de leur aspiration commune à vivre ensemble dans la solidarité, la justice, la fraternité et la paix pour dire que la guerre est toujours un échec, elle ne conduit qu’au chaos et enfante toujours des monstruosités dont sont victimes les populations civiles.

Il est encore temps d’arrêter l’engrenage militaire, à condition que les peuples, conscients de leur force, fassent prévaloir le respect de la charte des Nations unies à travers des mobilisations énormes. C’est une véritable insurrection des consciences et une levée en masse qui sont nécessaires en condamnant l’agression de la Russie, en exigeant un cessez-le-feu, en demandant le retrait des troupes russes, mais aussi en exigeant que les dirigeants du monde, dans le cadre de l’ONU, trouvent des solutions pour une reprise immédiate des négociations et une issue diplomatique.

Si le monde est à un tournant historique, comme le dit le président de la République, ce tournant doit être celui qui, dans l’intérêt des Ukrainiens et des Russes mais aussi de tous les peuples du monde, en finira définitivement avec les politiques d’insécurité basées sur des logiques de puissance, de militarisation, de domination financière, d’exacerbation des logiques et de la culture de la guerre et du militarisme en violation de la charte des Nations unies. Lorsque la force prévaut sur le droit, la guerre se développe et sème la désolation. Les peuples de Yougoslavie, d’Afghanistan, d’Irak, de Syrie, de Libye, etc., peuvent témoigner à travers des centaines de milliers de morts que les politiques de force ne conduisent qu’à la destruction de pays entiers.

Les peuples, par leurs mobilisations, doivent contraindre les forces politiques mais aussi économiques et financières qui sous-tendent ces politiques de domination, tant à travers les lobbies militaro-industriels, le contrôle de trop de médias, la violation systématique du droit international, à prendre une autre direction.

Nous avons le pouvoir d’empêcher le pire mais également d’ouvrir la porte vers des alternatives immédiates pour que cesse l’agression russe en Ukraine, et aussi à plus long terme. En effet, pour son avenir, l’humanité n’a d’autre chemin que la paix, que des politiques de coopération aux plans économique, scientifique, culturel et politique. Elle n’a d’autre chemin que le développement de l’amitié entre les peuples en revalorisant le rôle d’institutions de l’ONU comme l’Unesco, en obtenant l’élimination totale des armes nucléaires, en contribuant à mettre fin à des organisations militaires comme l’Otan, dont l’existence est illégale au regard de l’esprit de la charte des Nations unies, et en renouant avec l’esprit de l’acte final d’Helsinki pour une sécurité mutuelle en Europe.


Icon TitreLes travailleurs  n’ont rien à gagner à une nouvelle guerre

Philippe Martinez secrétaire général de la CGT

Le droit à la paix, à la sécurité et à la liberté de circulation de tout être humain doit constituer une obligation fondamentale des États et des institutions internationales. La paix n’est pas seulement l’absence de guerre mais c’est aussi le principe sur lequel doivent se fonder les rapports humains. En ce sens, le progrès social, l’obtention de droits sociaux pour l’ensemble des populations favorisent une paix durable.

Pour la CGT, les travailleuses et les travailleurs, quelles que soient leurs origines, sont les premières victimes des guerres. La misère, le désespoir, la croissance des inégalités sociales, le chômage alimentent les conflits sur la planète. Les combattre pour les éradiquer est une des conditions pour gagner une paix durable sur l’ensemble de la planète. La prévention durable des conflits nécessite d’investir dans les cultures de la paix et de disposer d’institutions dédiées à la résolution non violente des conflits. Cela suppose de redonner tout son sens à l’ONU et à son rôle essentiel dans la prévention des conflits. La France doit contribuer aux côtés de pays progressistes à faire triompher, à l’ONU notamment, la recherche de la paix par la voie politique et le multilatéralisme.

Depuis le 24 février, la vie de millions d’Ukrainiens et de Russes est bouleversée par le conflit armé opposant les deux États. Face à une guerre qui, une fois de plus, se traduira par des morts, des destructions et des reculs sociaux, la CGT est aux côtés des travailleuses et travailleurs des pays concernés mais aussi des pays limitrophes de l’Ukraine.

Tous les peuples sans exception n’ont rien à gagner à une nouvelle guerre. Les urgences pour les populations et toute l’humanité sont la paix, la préservation de l’environnement, la justice sociale, le respect des droits humains et le désarmement. La CGT n’aura de cesse de revendiquer haut et fort le droit à la paix, à la sécurité, le droit effectif à la non-discrimination de tout être humain et de l’ensemble des populations.


Icon TitreL’objectif, c’est un cessez-le-feu immédiat

Malik Salemkour, président de la Ligue des droits de l’homme (LDH)

Le droit international a été violé de manière particulièrement scandaleuse par la Russie. Il n’y a même pas eu de déclaration de guerre, mais directement une invasion militaire, visant à éliminer un régime démocratique aux frontières de l’Union européenne. Ce drame est aujourd’hui l’occasion de réveiller ces outils du droit international qui permettent de sanctionner ces dictateurs qui décident de défier l’humanité et son idéal de paix. Cette guerre nous rappelle aussi à nos devoirs vis-à-vis des opposants à ces dictateurs.

Quand les libertés sont bafouées et que rien ne se passe, à chaque fois, ces chefs d’État tyranniques vont plus loin dans la violence. Et aujourd’hui dans l’agression militaire. Cela doit amener une prise de conscience collective sur l’urgence à soutenir le peuple ukrainien, mais aussi les défenseurs des droits en Russie, ceux qui ont le courage de manifester leur opposition à cet acte individuel d’un gouvernement totalitaire.

Cela vaut pour la Russie aujourd’hui, mais aussi pour d’autres puissances demain qui pourraient être tentées d’agrandir leur territoire, ou de mater leurs opposants, par la force. Il faut que la communauté internationale, unie, mette un coup d’arrêt très clair à ces pratiques et refuse la guerre. L’objectif, c’est un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes d’occupation et des négociations pour une paix durable. Avec les sanctions et l’engagement des opinions publiques, on a les moyens de faire céder Poutine.


Icon TitreL’appel à la solidarité populaire, citoyenne et universelle

Corinne Makowski secrétaire nationale du Secours populaire

Le Secours populaire français (SPF), fidèle à ses valeurs, celles de la déclaration universelle des droits de l’homme, soutient au plan matériel, sanitaire, moral et juridique les personnes et leurs familles victimes de l’arbitraire, de l’injustice sociale, des calamités naturelles, de la misère, de la faim, du sous-développement, des conflits armés. Les populations civiles sont et seront les premières victimes de la guerre. Des personnes et familles, dont des personnes âgées, des enfants, fuient en Ukraine la peur et les bombes pour se retrouver hébergées par des proches, dans des abris de fortune ou hors de leur pays.

D’autres populations en Europe et au-delà vont subir les conséquences de ce conflit et vivre ou survivre difficilement. Les sentiments de haine engendrés nourrissent le rejet de l’autre et la xénophobie, que ce soit en Ukraine, en Russie, en Europe comme sur la planète. Depuis de nombreuses années, le SPF, avec son mouvement d’enfants Copain du monde, prend sa part dans une démarche porteuse d’une culture de la paix en agissant en France et main dans la main avec des acteurs locaux partenaires du SPF dans plus de 80 pays.

Nous appelons à ce que la solidarité populaire, citoyenne et universelle s’exprime et trouve un large écho auprès de toutes celles et tous ceux qui veulent agir. Être solidaire des populations civiles et des enfants en particulier est et sera un message porteur du sens que l’on donne à l’humanité et pour que tous les enfants et les jeunes puissent garder espoir dans leur avenir.


Icon TitreLa France a un rôle important à jouer pour la paix

Fabien Roussel secrétaire national du PCF

Je tiens à exprimer toute notre solidarité au peuple ukrainien. C’est d’abord à toutes ces femmes, ces hommes, ces enfants exposés aux bombes, à ces familles contraintes à l’exil, que je pense. Je leur dis que la France est à leurs côtés. Organisons-nous pour accueillir dans chacune de nos communes des réfugiés. Et que chaque pays de l’UE prenne sa part. Je condamne fermement le choix des armes et du sang par le président russe. Vladimir Poutine, l’irresponsable, le va-t-en-guerre, met en péril l’avenir de l’humanité avec cette froideur et ce cynisme qui caractérisent les régimes autoritaires. Si la volonté d’implanter des bases de l’Otan aux portes de la Russie doit être condamnée, elle ne peut en rien excuser l’action du président russe. Et la course aux armements engagée au cours de ces dernières années par les grandes puissances fait peser sur le monde la menace d’une destruction à grande échelle.

La France a un rôle important à jouer pour la paix ! Le Parlement doit se prononcer à chaque étape sur les décisions à prendre. Notre pays doit prendre des sanctions politiques, diplomatiques et économiques fortes afin de contraindre le président russe au cessez-le-feu et à s’asseoir à la table des négociations. Et nous serons d’autant plus unis que nous agirons pour faire respecter le droit international partout, pour tous les peuples. Quand la France refuse les logiques de blocs, quand elle affirme sa pleine indépendance pour dire la justice et le besoin de paix, elle est entendue des peuples du monde.

La France doit dire haut et fort que sa priorité est le cessez-le-feu, le retrait des troupes russes d’Ukraine et une solution diplomatique, politique durable. Ouvrons tous les espaces de dialogues possibles et proposons que les Nations unies relancent le processus réunissant l’ensemble des États européens avec l’Ukraine et la Russie. Enfin, nous avons besoin de la mobilisation populaire ! Notre peuple doit se lever, uni dans sa grande diversité, soutenir le peuple ukrainien, tendre la main aux pacifistes russes, et faire entendre cette voix forte et symbolique des travailleurs, des jeunes, des familles, unis pour la paix.


Icon TitreOrganiser l’accueil des réfugiés est une priorité absolue

Renée Le Mignot, présidente honoraire du Mrap

L’intervention militaire en Ukraine, ordonnée par Poutine, a déjà fait des centaines de victimes parmi la population civile, des femmes, des enfants. Le Mrap condamne fermement cette agression d’un État souverain et apporte sa solidarité au peuple ukrainien. Quels que soient les problèmes qui peuvent se poser dans la région, la guerre ne peut être la solution. En apportant son cortège de destructions, de morts, de souffrances, elle ne fait que rendre plus difficile une solution politique. Des centaines de milliers de personnes fuient les bombardements ; aider à organiser leur accueil est une priorité absolue. Les sanctions économiques constituent une arme à l’encontre de la Russie ; pourront-elles faire reculer Poutine ? Nous espérons qu’elles le conduiront à la table des négociations, car c’est la seule voie possible.

Un élément essentiel pour retrouver la paix est le respect du droit international, incarné depuis 1945 par l’ONU et sa charte dont nous avons trop tendance à oublier le préambule : « Nous, peuples des Nations unies, résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre… » Le principe pour éviter la multiplication des conflits à travers le monde est le respect des États dans des frontières reconnues internationalement. Aujourd’hui, Poutine brandit la menace nucléaire, c’est l’avenir de l’humanité qui est en jeu ; souvenons-nous d’Albert Einstein : « Je ne sais pas de quoi sera faite la troisième guerre mondiale, mais ce que je sais, c’est que la quatrième sera faite de pierres et de bâtons. » N’attendons pas d’être revenu à l’âge de pierre pour interdire l’arme nucléaire ! La lutte pour le désarmement est plus que jamais d’actualité, mobilisons-nous pour que tous les États, dont la France, signent le traité sur l’interdiction de l’arme nucléaire (Tian). 67 % des Français y sont favorables.

Une des raisons qui ont poussé Poutine à cette agression est la crainte de voir l’Ukraine intégrer l’Otan ; c’est en effet le souhait des États-Unis. Ils ont abordé cette question depuis 2008 à Bucarest (la France, l’Allemagne, avec raison, avaient dit non). L’histoire de ces vingt dernières années l’a prouvé, l’Otan est une menace pour la paix, le Mrap demande sa dissolution et, en attendant, le retrait de la France. Enfin, nous devons affirmer notre solidarité avec les pacifistes russes qui manifestent avec courage contre la guerre, plusieurs milliers d’entre eux ont été arrêtés, notamment à Moscou et Saint-Pétersbourg ; ils sont en danger.


Icon TitreUne opposition à toute forme d’escalade de la violence

Murielle Guilbert, codéléguée générale de Solidaires

L’union syndicale Solidaires, membre du Réseau syndical international de solidarité et de luttes, fait partie des organisations œuvrant pour la paix et la solidarité internationale. Nous avons exprimé notre soutien au peuple ukrainien et à toutes celles et tous ceux qui résistent à l’oppression et la guerre, en particulier en Ukraine et en Russie. Face à la répression, leur courage est exemplaire. Nous sommes signataires de l’appel interorganisations national qui dit non à la guerre en Ukraine et qui plaide pour une solution politique négociée.

Dire non à la guerre n’est pas une position naïve ou lâche. Il est important, pour Solidaires, d’exprimer notre opposition à toute forme d’escalade de la violence qui pourrait s’étendre d’une manière totalement incontrôlée. Nous condamnons l’attaque de Poutine, qui joue la menace nucléaire et dont on ne sait pas jusqu’où ira la soif de pouvoir. Le système capitaliste porte en lui et engendre la violence, les oppressions et les guerres.

Concrètement, notre solidarité internationale nous amène à agir en participant aux mobilisations unitaires contre la guerre, en prônant la voie diplomatique, y compris par des pressions économiques, en défendant le droit à l’auto- détermination des peuples d’Ukraine libérés de la volonté de contrôle de la Russie mais aussi de l’Otan.

Mais aussi par exemple en exigeant avec la fédération SUD rail, membre de Solidaires, du gouvernement d’assurer la gratuité des déplacements pour tous les Ukrainien·nes et l’ensemble des réfugié·es fuyant la guerre (ce qui a été accordé). Nos revendications pour l’accueil et le traitement digne des réfugié·es et la liberté de circulation et d’installation sont aussi en parfaite adéquation avec notre position contre la guerre, aujourd’hui.

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