Abstention, un piège ! S’abstenir c’est voter pour que rien ne change, mais qui en profite ?

Il y a plusieurs raisons possibles à l’abstention, l’indifférence, le dépit, la colère, etc.  Et on peut effectivement comprendre cette envie de refuser de participer.

Mais à qui cela profite ? Bien sûr au système en place. Quel bonheur pour des dirigeants contestés si une partie des mécontents décident de ne rien dire.. C’est le rêve pour eux. Il y a quelques décennies, alors que ce phénomène commençait à pointer, un premier ministre français avait sorti : « quand 80% des gens s’abstiendront, nous ferons ce que nous voudrons. » Effectivement.

Ne pas aller voter parce que l’on est en colère contre le pouvoir c’est lui donner un coup de main. Une abstention record profite aux élites et laisse le champ libre à l’oligarchie.

L’abstention est un cadeau fait à ceux qui tiennent les rênes. Quoi de mieux pour les dirigeants que des gens qui se taisent ?

Pour paraphraser Périclès, un citoyen qui s’abstient est un citoyen inutile. Il n’a prise sur rien..

Parmi les gens qui restent chez eux le jour de l’élection il y a toutes sortes de personnes, y compris des gens qui ont des idées complétement opposées aux tiennes. Comment accepter de se mélanger à ce fourre-tout ?

Un petit texte d’Emmanuel Ducoin en décembre 2021 :
« La démocratie, c’est ce qu’il reste de la République quand la lumière s’éteint », assure le philosophe ­Régis Debray. À quatre mois d’une échéance électorale décisive, nous continuons d’observer le corps social en parodie, à l’agonie, qui insiste et s’acharne à nous inquiéter. Le tertre piétiné de la citoyenneté est là, sous nos yeux, et nous ne savons ce qu’il adviendra de la présidentielle, sans parler des législatives, deux rendez-vous hantés par le pire des spectres : celui de l’abstention.

Les derniers scrutins ont sonné l’alarme. La désertion des urnes lors des régionales et des départementales, en juin, a atteint un record historique sous la Ve République (hors référendum). L’abstention reste le premier « parti » de France, singulièrement dans les classes populaires et chez les jeunes, lesquels ont boudé à 90 %… Depuis, impossible de ne pas échapper à un débat, une tribune, des enquêtes et des chiffres annonciateurs de catastrophes. Des taux de participation aussi faibles et récurrents laissent à penser que notre démocratie – très malade – bascule peu à peu dans ce que nous pourrions nommer une « République de l’abstention », aux conséquences désastreuses.

Abstention, piège à cons ! Car ne pas voter, à l’évidence, signifie soit nourrir le système libéral, soit créditer les extrêmes droites qui profitent du confusionnisme ambiant et de la crise des institutions, littéralement à bout de souffle. La monarchie républicaine a non seulement organisé l’irresponsabilité des dirigeants en leur octroyant le pouvoir suprême de mettre en péril nos biens communs, mais elle a également écarté les citoyens du processus de décision politique. La confiance semble rompue, expliquant en grande partie l’accélération du désenchantement du bulletin de vote au risque d’un séparatisme civique de grande ampleur.

Rien n’est pourtant écrit, ni fatal. À condition de retrouver le chemin du développement démocratique – une VIe République – à partir des réelles préoccupations des Français et des valeurs collectives de justice et d’émancipation. Les penseurs progressistes, les syndicats et les forces de gauche prônant les Jours heureux ont un énorme rôle à jouer pour éviter le pire, alors qu’un dispositif politique pensé en haut lieu est mis en place pour sauver le capitalisme financier et empêcher toute alternative de transformation sociale.

Et je laisse le chat conclure


Oui mais, me répond on :

-* Les élections ne servent à rien, on est toujours baisés…

C’est vrai que depuis pas mal de temps on peut avoir cette impression. Je pense qu’avec notre système actuel peu démocratique, en particulier pour l’élection présidentielle, nous n’obtiendrons pas un vrai changement s’il n’y a pas simultanément un grand mouvement social, ce qui n’est hélas pas le cas maintenant.
Mais en n’allant pas voter nous allons faire mieux ? Surement pas.

-* Et si je vais voter ça changera quoi ?

Surtout ne pas dire que cette élection du 19 juin n’a pas d’enjeu. Rarement cela a été aussi clair.
Dans la plupart des circonscriptions c’est un duel entre la majorité présidentielle (LREM-Ensemble), c’est à dire les godillots de Macron qui ont plongé la France dans cet état désastreux, et la NUPES, c’est à dire la gauche rassemblée autour d’un programme de rupture avec la politique actuelle.

Il s’agit d’empêcher Macron d’avoir une majorité, ce n’est pas rien. Cet objectif est à portée de main, dans l’intérêt du peuple, des catégories populaires, de tous ceux qui ont intérêt au changement et au progrès social. La retraite à 60 ans, le SMIC à 1500€ net, le blocage des prix, l’allocation autonomie jeunesse, la titularisation des contractuels de la fonction publique, l’augmentation des salaires dans la fonction publique, le recrutement de 100 000 soignants, le partage des richesses et une fiscalité plus juste et progressive, la fin des mesures contre l’assurance chômage et les allocataires du RSA, c’est un tout autre programme que celui de la régression sociale continuée que nous propose Macron !

 

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