Rompre avec l’OTAN pour assurer la sécurité collective
La question de l’OTAN est un enjeu international de première importance, sur fond de bruits de botte et de montée des tensions internationales que ce soit à l’Est de l’Europe ou dans la zone indo-pacifique, de la stratégie OTAN 2030, et des discussions sur la « boussole stratégique » de l’Union Européenne, dont une première version est en cours de discussion. Les prochains mois seront émaillés d’échéances importantes : comme la publication d’une nouvelle déclaration conjointe UE-OTAN en décembre, la tenue d’un sommet européen sur les questions de défense durant la présidence française du conseil de l’UE et le prochain sommet de
l’OTAN prévu à Madrid en juin 2022.
Surtout, la question n’est pas uniquement celle de documents stratégiques et de réunions au sommet. L’histoire a montré que les discours va-t’en guerre peuvent rapidement se transformer en
étincelles aux conséquences incontrôlables. Quand le vieux Caton répète qu’il faut aller détruire Carthage, l’impérialisme romain finit déclencher le conflit. On ne veut pas la paix en préparant la
guerre. La situation est donc très dangereuse. L’expulsion de diplomates de l’ambassade russe auprès de l’OTAN, ayant entraîné la décision prise par Moscou de fermer cette dernière ou encore la demande formulée par les gouvernements atlantistes de Pologne, de Lituanie et de Lettonie d’activer l’article 4 de l’OTAN en prenant prétexte de l’instrumentalisation dramatique, indigne et honteuse des migrants aux frontières biélorusses sont autant de nouvelles étapes franchies dans la montée des tensions.
Tout cela fait de la question de l’OTAN un enjeu immédiat et très important de la campagne présidentielle et législative de 2022. Le PCF et son candidat Fabien Roussel mettent dans le débat
public des propositions précises, aptes à faire bouger les lignes à gauche et dans la société française. Les contradictions qui s’exercent en Europe sur la question de l’OTAN, qui se sont
cristallisées avec l’affaire de l’alliance AUKUS, rendent possible de donner à nos propositions une dimension nouvelle.
Sortir de l’OTAN, cet outil de l’impérialisme atlantiste, est non seulement une nécessité historique, mais une urgence politique. La sortie de la France du commandement militaire intégré de l’alliance atlantique en est une première étape. C’est possible. La France l’a déjà fait en 1966.
Une telle démarche doit se compléter d’une alternative concrète. Celle de la sécurité collective des peuples et des nations. La France doit ouvrir la perspective d’un nouveau traité de paix, de
coopération et de sécurité collective en proposant un tel objectif aux pays européens et à leurs voisins, jusqu’à la Russie, entre autres. Soyons clair : il ne sera pas possible que cela soit réalisé
dans le cadre des mécanismes de l’Union Européenne où pèse lourd le poids des gouvernements pro-américains d’Europe de l’Est, dans le paysage politique actuel. Il s’agira donc d’une démarche proposée aux Etats volontaires et à leurs citoyens. Ce traité devra mettre à plat l’ensemble des sujets de tensions, par exemple avec la Russie. La négociation sera sans doute longue. L’acte final de la conférence d’Helsinki a nécessité quatre ans de discussions. Mais ce qui a été possible en pleine guerre froide l’est également aujourd’hui. Ce traité, négocié dans le cadre d’une conférence
« paneuropéenne », dans laquelle les mouvements citoyens auront un rôle à jouer, sera une pierre importante dans la construction d’une véritable sécurité collective humaine, et dans celle d’une sorte de maison commune allant de Paris à Moscou de paix, de coopération et de sécurité collective, sous l’égide de la charte de l’ONU.
Les réunions des ministres de la Défense et des Affaires étrangères de l’UE prévues à Brest du 12 au le 14 janvier sont une occasion importante de mobilisation pour la paix.
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