Réflexions à propos de l’article “Quand le PCF pactisait avec Hitler” publié par le journal qui fait le pont entre la droite et l’extrême droite « Valeurs Actuelles » du 17 septembre 2020 (en lien avec ce tag néonazi au siège du PCF du 24 octobre).
Tout d’abord une première réflexion sur l’acharnement anticommuniste permanent de la plupart des médias français.
Bien sûr ils n’ont pas peur du PCF étant donné sa faiblesse actuelle, ils n’ont rien à craindre de ce côté là. Mais ils ont peur de “l’idée communiste” qui elle se maintient et progresse
devant les dégâts provoqués par le capitalisme sur toute la planète. Ils ont peur des notions de “bien commun”, de “justice sociale” et de “solidarité” correspondant à “l’idée communiste”.
Venons-en aux faits :
En Août 1939 était signé un pacte de non-agression entre l’URSS et l’Allemagne. C’est un épisode douloureux qui a bouleversé les communistes de toute l’Europe tant il était difficile à comprendre et a été exploité par les gouvernements occidentaux (interdiction du PCF, arrestation de députés communistes, etc..).
On ne peut que faire un parallèle avec ce que le journal VA ne titrera jamais “ Quand la droite française pactisait avec Hitler “ à propos des Accords de Munich de 1938.
Ces accords, signés entre les dirigeants de la France (Daladier) et de la Grande Bretagne (Chamberlain) avec le gouvernement nazi, livraient l’Autriche et la Tchécoslovaquie à Hitler et
déclenchaient des invasions successives. Le PCF est le seul parti à s’être opposé à cet accord honteux soutenu par la droite et la social-démocratie, ce qui lui valu des représailles.
Comment se fait-il que les médias occidentaux, qui appartiennent presque tous à des grands patrons capitalistes n’évoquent jamais la trahison que représentent les Accords de Munich ? Et bien sûr taisent la grave responsabilité du patronat allemand dans la montée d’Hitler (lire à ce sujet le livre d’Eric Vuillard, prix Goncourt 2017, intitulé “L’Ordre du Jour”).
N’oublions pas non plus en France la grave responsabilité du grand patronat et des droites françaises dans la montée d’Hitler : « Plutôt Hitler que le Front Populaire ! », puis le refus d’intervention en Espagne laissant Hitler et Mussolini s’entraîner dans ce pays.
Pour bien comprendre cette période il faut se replacer dans l’ambiance qui régnait depuis vingt ans, la guerre idéologique entre les “occidentaux” et l’URSS. Au départ il y a eu carrément intervention militaire de la France et de l’Angleterre pour soutenir les troupes du tsar contre la révolution russe, puis l’installation d’une violente guerre froide (voir le maccarthysme aux USA). Dans les années 30, le véritable ennemi pour les gouvernements occidentaux était l’URSS. La montée du nazisme les inquiétait moins car si l’URSS condamnait le capitalisme, Hitler et Mussolini ne le mettaient absolument pas en cause (cf l’Ordre du Jour).
Le 24 Juin 1941, Harry Truman, sénateur démocrate influent du Missouri (le futur président des États-Unis), déclare au « New York Times » :
« Si nous voyons que c’est l’Allemagne qui gagne, il nous faudra aider la Russie, mais si c’est la Russie qui gagne, nous devons aider l’Allemagne de façon qu’elles s’entretuent le plus
possible… ».
Cela explique en partie que les USA n’ont déclenché le débarquement qu’en 1944. Ils ont constaté alors que les troupes soviétiques allaient libérer toute l’Europe de l’occupation nazie et ils ont pris peur.
Il est important de savoir également que l’URSS avait proposé début 1939 à la Grande Bretagne et la France une alliance, un pacte, contre l’Allemagne nazie, et que ceux-ci ont refusé (on ne signe pas avec le diable… mais il y avait deux diables…). Ce refus a sans doute joué dans la suite des événements.
En effet, l’URSS espère toujours éviter la guerre et voudrait créer un front anti-fasciste, mais la France et l’Angleterre ont d’autres objectifs. L’objectif de ces pourparlers étaient alors la création d’un pacte d’assistance mutuelle tripartite entre L’Angleterre, la France et L’URSS. L’Angleterre et la France décidaient d’entamer des pourparlers tripartites avec L’Union Soviétique. Mais, en réalité, les occidentaux ne voulaient pas s’entendre avec L’URSS et cela n’a pas abouti.
Un récit- orienté mais qui apporte des précisions – par Jimmy Dalleedoo :
C’est quelque peu manichéen d’accuser un seul pays de graves responsabilités dans la deuxième guerre mondiale. Il y a eu des responsabilités multiples comme on l’a vu précédemment.
Et le pays qui a payé le plus lourd tribut (plus de 20 millions de morts) est incontestablement l’URSS.