Quel rassemblement politique face au défi du « jour d’après » ?

Ci-dessus une manifestation solitaire – pour raison de confinement – du propriétaire de La Maison de la Presse à Chateaulin, un lieu convivial et engagé.

La crise actuelle révèle le mur dans lequel nous ont conduit les politiques libérales.

Tout en promettant un « avenir différent » E. Macron poursuit sur sa lancée.. Nous n’avons rien à attendre de ce pouvoir.

Ce sont les « derniers de cordée » qui portent le pays à bout de bras, alors que les « premiers de cordée » montrent leur inutilité et même leur nuisance.

C’est une opportunité historique d’une remise à plat du système.

-Appel. “Plus jamais ça ! Préparons le jour d’après”

18 responsables d’organisations syndicales, associatives et environnementales parmi lesquels Philippe Martinez (CGT), Aurélie Trouvé (Attac), Jean-François Julliard (Greenpeace) et Cécile Duflot (Oxfam), ont signé une tribune commune publiée, vendredi 27 mars, sur franceinfo.

Ces organisations lancent un appel “à toutes les forces progressistes et humanistes […] pour reconstruire ensemble un futur, écologique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral”.

Des yeux se sont ouverts :

Publication d’un sondage Viavoice dans  Libération  le 8 avril 2020 :  » Les Français rêvent d’un autre monde après l’épidémie. »
Qu ‘est-ce qui doit changer après Covid-19 ? Les Français interviewés ont répondu comme suit.
Voici les pourcentages les plus intéressants :
– Les hôpitaux publics doivent obtenir plus de soutien de l’État : 91 %
– Il faut interdire d’affaiblir les systèmes de sécurité sociale : 85 %
– La production doit être relocalisée en Europe : 84 %
– Les activités stratégiques de la vie publique doivent être nationalisées : 68 %
– L ‘ impact des finances et des actionnaires sur l’économie doit être réduit : 70 %
– Accès sécurisé à l’eau pure et à l’air pur : 88 %
– Protéger la biodiversité : 76 %
– Lente productivité, réduire la poursuite permanente de la rentabilité : 69 %

D’autre part je trouve sur les réseaux sociaux, et dans les messages que je reçois, de plus en plus l’utilisation du mot « capitalisme » – mot tabou jusqu’à présent car utilisé surtout par les « communistes » – autre mot tabou. Cela dénote une prise de conscience intéressante et l’idée qui avance de « bien commun« 

Une pétition « Des milliards pour l’hôpital pas pour le capital » a dépassé 100 000 signatures en quelques jours :

https://www.change.org/p/emmanuel-macron-des-milliards-pour-l-h%C3%B4pital-pas-pour-le-capital-covid-19-france-et-hopitalpascapital?recruiter=false&utm_source=share_petition&utm_medium=facebook&utm_campaign=psf_combo_share_initial&recruited_by_id=90eb44a0-7335-11ea-8c12-adf8e244737f&utm_content=mit-21206751-10%3Av5

Alors, agir pour le changement le plus vite possible, mais avec qui ?

Pendant une semaine l’Humanité a publié des entretiens avec des responsables de la gauche « traditionnelle ». Les voici en pdf. On peut les retrouver sur le site de l’Humanité www.humanite.fr

Julien Bayou, pour EELV

Guillaume Balas, pour Génération.s

Olivier Besancenot, pour le NPA

Adrien Quatennens, pour la FI

Boris Vallaud, pour le PS

Fabien Roussel, pour le PCF

Mais pas de naïveté. Pas d’euphorie précoce. Ne pas croire que tout d’un coup ceux qui ont des responsabilités dans la situation actuelle et ceux qui ont alors combattu leurs actes peuvent se retrouver ensemble par un coup de baguette magique.

La dérobade de Guillaume Balas quand on lui parle du quinquennat Hollande est significative, de même que l’absence de condamnation du système capitaliste par Julien Bayou.

Il n’y aura pas de victoire sans la conjonction du changement politique et de la puissance du mouvement social, interrompu maintenant par les circonstances. En 1936 il y a eu de grandes avancées sociales parce que la lutte dans les entreprises a continué même avec le nouveau gouvernement de gauche.

Vigilance et action seront nécessaires !

Non à la rhétorique consensuelle du « jour d’après ». Non à l’union sacrée floue et sans bases qui conduirait encore à des désillusions.

En pleine crise sanitaire, l’urgence de traiter d’un sujet fait consensus, de droite à gauche : « le jour d’après ».
Macron a lancé l’idée : « le jour d’après ne ressemblera pas aux jours d’avant ».
Selon Les Echos (6/4/20), les députés LREM vont engager de façon informelle « une réflexion sur l’après, le jour d’après » a indiqué Gilles Le Gendre.

Dans le même journal on apprend qu’une soixantaine de députés « issus de l’aile gauche de LREM, du Modem, du groupe Liberté et Territoires ou encore du PS et d’EELV » ont lancé une plateforme baptisée « le jour d’après ». Yannick Jadot plaide pour un « Grenelle du monde d’après ». Et à gauche le sujet est aussi mis l’ordre du jour, en vue de débats et de rencontres.

Il y a un point commun à ces démarches: l’impasse sur la nature double de la crise en cours, sanitaire et économique, sur l’arrivée d’une crise sans précédent.

Le pouvoir et les forces du capital préparent l’appel à verser « du sang et des larmes » pour le capital, sous couvert de « la faute au virus », comme dans les années 70, « la faute au pétrole».

Et, sans avancée de transformation radicale du système, sur l’utilisation de l’argent, le rôle des banques jusqu’à la BCE, et des pouvoirs des travailleurs pour changer les critères de gestion des entreprises, la gauche inscrira ses réponses dans la même logique ou s’y résignera.

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Lors de son dernier discours Emmanuel Macron a fait allusion « aux jours heureux ».
Démagogie, cynisme, inconscience ?
Le réalisateur Gilles Perret (Ma mondialisation, Les Jours Heureux, La Sociale) lui a envoyé un DVD de son film « Les jours heureux », le nom du programme du CNR -Conseil National de la Résistance- et lui dit dans cet interview « Chiche ! ».
Bien sûr si nous avons un rapport de force capable de lui imposer un changement radical…

Le monde de demain et le rôle des syndicats, un article de Pour, la revue de la FSU, avec Dominique Méda, directrice de l’Institut de Recherche en Sciences Sociales, Philippe Martinez, secrétaire de la CGT, Eric Beynel, porte parole de l’Usion syndicale Solidaires, et benoît Teste, secrétaire de la FSU

Et, dans la même revue : Le XXIe siècle, « âge d’or » du service public, par Anicet Le Pors, ancien ministre de la Fonction publique

idem sur le blog d’Anicet Le Pors

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