Les attaques contre le système éducatif avaient commencé dès 2015-2016 sous le règne de François Hollande.
Mais depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à la présidence cela devient violent et brutal.
Précipitation, autoritarisme, stress pour les élèves et le enseignants, fatigue et exaspération des professeurs, .. même l’inspection générale critique !
Quelques éléments développés dans la revue du syndicat SNES-FSU, (numéro 795 du 7 mars 2020 de l’US, l’Université Syndicaliste).
Attaques et profonds bouleversements de notre système solidaire et éducatif,les réponses doivent être fortes et bien pesées.
Dans ces temps troublés où l’épidémie de coronavirus occupe l’espace médiatique et inquiète la population, émerge plus que jamais la nécessité de prévenir et d’informer. C’est la ligne suivie par le SNES-FSU sur tous les sujets qui concernent le système éducatif et ses personnels. Face à un ministre qui excelle dans la maîtrise de la langue de bois et le déni des réalités, qui nous accuse de cultiver l’angoisse, le SNES-FSU a fait la lumière, afin de donner aux personnels les moyens d’un avis éclairé.Ainsi le simulateur mis à disposition des personnels et construit en fonction des éléments alors connus sur le projet de réforme des retraites a-t-il permis à chacun de mesurer la baisse programmée de sa future pension, et,partant, le changement radical de modèle social qui se profilait. Ainsi, concernant la réforme du lycée et du baccalauréat, toutes les alertes, analyses et propositions du SNES-FSU, balayées d’un revers demain par le ministre, ont-elles fait cruellement ressentir aujourd’hui les carences et problèmes de la réforme. Fait assez rare, qui mérite d’être souligné, l’inspection générale dresse aussi un constat sévère sur la mise en œuvre de la réforme Blanquer. Longueur de temps : le travail patient du SNES-FSU de recueil des informations, de mobilisation a permis de faire la vérité sur le caractère pseudo-national des E3C, les problèmes de métier et d’organisation posés dans les établissements.Si l’opinion est désormais particulièrement sensible aux questions d’égalité, c’est aussi le fruit des campagnes menées. Il serait grand temps que le gouvernement, au lieu de bafouer la parole syndicale, entende ce qui est dit et le prenne en compte. Mais, au contraire, plus l’exécutif est en proie au discrédit et se coupe de la majorité des citoyens, plus il cherche à étouffer la contestation, en répliquant par l’autoritarisme. Le 49-3 et la répression risquent d’être les marqueurs du mandat d’E. Macron. Bien sombre bilan.Les syndicats, eux, demeureront aux côtés des salariés, quelles que soient les tentatives faites pour les marginaliser…L’attaque pitoyable contre les représentants des personnels de la Fonction publique dans les commissions paritaires, conçue comme une arme de guerre contre les syndicats, notamment ceux majoritaires, n’a pas empêché les demandeurs de mutation de se tourner vers les militants du SNES-FSU, connus pour leur expertise et leur connaissance du terrain.Le travail d’éclairage, de débat avec la profession, les campagnes d’opinion comme celle sur la revalorisation, la construction des mobilisations, sur tous les sujets le SNES-FSU a été présent et entend bien le rester. Frédérique Rolet, secrétaire générale
Précision : E3C = épreuves communes de contrôle continu
E3C : trois questions à ..
Françoise Stranart, professeur d’allemand au lycée Robert-Doisneau à Corbeil-Essonnes
L’US : Comment se déroulent les E3C dans ton lycée ?
Françoise Stranart : Fin décembre, nous avons envoyé un courrier au ministère, rectorat, IA et IPR pour pointer les difficultés liées aux E3C. Face au refus du ministre d’entendre raison, nous nous sommes mis en grève le premier jour des E3C. Toutes les épreuves ont été reportées au retour des vacances. Le lundi de la rentrée, les équipes de LV et histoire-géo étaient à nouveau majoritairement grévistes ; mais les épreuves ont eu lieu grâce au renfort de nombreux personnels : AED, principaux de collèges (!), etc. Cette fois, les élèves avaient été mis un par table côte à côte. Mais les conditions étaient loin d’être satisfaisantes, notamment en langues vivantes avec des vraies ruptures d’égalité entre les candidats. Après les épreuves, nous avons demandé à corriger sur les copies papier et pour échapper à la surveillance à distance du logiciel Santorin.
L’US : Pourquoi cette mobilisation contre les E3C ?
F. S. : Certains collègues qui approuvaient l’esprit de la réforme l’an passé, sont devenus plus critiques et nous ont rejoint dans la mobilisation. Le caractère local du bac leur est apparu comme une évidence et inacceptable. Nos élèves viennent majoritairement de milieux défavorisés, nous sommes attachés aux épreuves nationales garantissant l’égalité. Au-delà des disparités entre lycées, il pourrait y avoir aussi des disparités entre élèves car les collègues n’ont pas eu le temps nécessaire pour décider en commun d’un corrigé et pour harmoniser la correction des premières copies. La grille de correction en LV est un véritable casse-tête. Certains collègues ont eu une formation pour savoir l’utiliser, beaucoup l’ont pas eue. Plus globalement, un sentiment d’insatisfaction a dominé car nous n’avons pas pu préparer correctement les élèves. C’est le cœur de notre métier qui est remis en cause.
L’US : Comment ont réagi les parents et les élèves ?
F. S. : La semaine précédant les E3C, les élèves ont organisé un blocus (avec barrage filtrant pour les niveaux autres que les Première). Ils ont recommencé le premier jour des épreuves, même si certains élèves ont craint les menaces de zéro et de sanctions. Beaucoup de très bons élèves étaient mobilisés pendant le blocus, n’en pouvant plus de la surcharge de travail (bac blanc, E3C et contrôles). Contrairement aux critiques qui voient les élèves comme étant manipulés, nous avons constaté, au contraire, qu’ils étaient tout à fait conscients des enjeux ! Quant aux parents d’élèves, certains nous ont témoigné de leur soutien, notamment la FCPE 91.