Et maintenant que faire ?

Cet article fera peut-être quelques mécontents, mais la période électorale est passée, et le temps de la discussion franche est arrivé.. Les Républicains et le PS se sont effondrés suite à l’OPA de Macron.

Ce que nous appelions l’UMPS, c’est à dire l’alliance cachée mais objective de la droite et des sociaux-démocrates, est maintenant regroupée en un seul parti « EnMarche ou LREM ». Quand on était déçu de  s’être fait berné par l’un, on choisissait l’autre, mais la politique menée était la même : le libéralisme avec sa casse des services publics et l’accroissement des inégalités.

Le quinquennat Hollande a dépassé toutes les bornes dans l’escroquerie. Sa politique réactionnaire, dans la suite logique de celle de Sarkozy, avec ses Valls et ses Macron, a cassé la notion de gauche à laquelle il osait se référer. C’est peut-être maintenant plus clair, et la notion de « gauche » ne peut pas englober le PS libéral, du moins ce qu’il en reste. Pour moi la gauche c’est l’antilibéralisme et ses valeurs.

Les résultats à gauche lors de l’élection européenne sont très décevants. Macron a réussi avec l’aide puissante de ses médias et de ses sondages, à faire croire à un match entre lui et Le Pen, marginalisant les autres. C’est un jeu dangereux et cynique, il fait monter l’extrême droite et le couple s’auto-alimente. N’oublions pas l’histoire !

Que faire à gauche ?
On entend dire « c’est à cause de la désunion.. ». Je ne crois pas.
Le problème de l’union des forces de gauche n’est pas l’essentiel. Aux élections européennes précédentes il y avait union (dans le Front de Gauche) et le score n’était pas meilleur.

2019 : PC 564.949 voix et 2,49% –  LFI 1.428.548 voix et 6,31% – Générations 741.772 voix et 3,27%, ce qui fait un total de 2.735.269 voix et 12 %
LFI+PCF c’est 1.993.497 voix et 8,8% alors qu’en 2014 il y avait union dans le FDG avec 1.252.730 voix et 6,61%
et en 2009 le FDG faisait 1.115.000 voix et 6,48%

Il est bon quelquefois que chacun mène sa propre campagne, avance ses propositions concrètes sans compromis, et ensuite en tire des leçons…

La vraie question est « comment détourner les mécontents de l’abstention et du vote pour le parti de la haine ? »
Que nous soyons unis ou pas c’est là LE problème
Que dire à ces gens là pour leur expliquer :
– qu’il n’y a pas de solution pour eux dans ces deux cas.
– qu’il faut bousculer le système, ce qui ne se fera pas en restant chez soi, ni en votant pour ceux qui veulent aggraver leur cas.

Mais bien sûr c’est un grand mouvement social unitaire qui fera avancer les choses. Il tarde à survenir….


A propos des Verts :
Les verts ont réussi un bon score de 13,48% (mais en 2009 ils avaient 16,2%). La 3eme place des verts est importante car elle montre bien l’intérêt de la population, surtout des jeunes, pour les causes environnementales.

Mais est-ce sérieux qu’un parti ne se crée qu’autour de cette cause, aussi fondamentale soit-elle ? Peut-on parler d’écologie sans aborder l’économie, le système destructeur capitaliste où la finance mène le monde. Les meilleurs défenseurs de la planète sont ceux qui s’attaquent au système libéral cause de tous les déréglements sociaux et environnementaux. C’est un tout.

Un parti vert, c’est un leurre. Et les électeurs de ce parti sont presque tous des réels et sincères défenseurs de la cause environnementale et pour eux c’est un vote « de gauche ».
Mais les dirigeants successifs ont bien souvent cautionné le libéralisme destructeur (voir les Cohn-Bendit, les De Rugy, et bien d’autres comme Pascal Canfin, Emmanuelle Cosse, Jean-Vincent Placé, Barbara Pompili, voir aussi certains votes au Parlement européen, plus qu’ambigus).
https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/greens-save-glyphosate-from-eu-ban-calls-as-epp-deal-triumphs/

Au Parlement sortant il y avait d’ailleurs deux groupes de Verts : les Verts Nordiques associés au groupe GUE/NGL – Gauche Unitaire Européenne- et les Verts français et allemands, dans un autre groupe centriste bien souvent allié aux libéraux, et ne mettant pas en cause les traités européens qui donnent le pouvoir aux lobbies, ni le rôle de la BCE.
Un nombre impressionnant de dirigeants écolos sont passés du vert au vert de gris : François-Michel Lambert, François de Rugy, Yannick Jadot, Pascal Durand, Eric Alauzet, Barbara Pompili, Jean-Charles Larsonneur, Paul Molac, Pascal Canfin, Jean-Vincent Placé…
Ce qu’il nous faut pour sauver la planète ce ne sont pas des belles et gentilles paroles vertes mais des actes verts et rouges coordonnés.

Il est intéressant de constater qu’en 2020 c’est l’alliance entre les Verts et la Gauche qui a obtenu de belles victoires.

Aurélien Bernier : « Le vert ne fait pas tout »

 

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