(en bleu des liens vers des documents associés)
Tant de frustrations accumulées depuis des années ! Cela explose enfin..
Une origine lointaine :
Il faut remonter au moins à 2005. Après une campagne d’explication exceptionnelle les français rejettent nettement le TCE « Traité Constitutionnel Européen ».
Le pouvoir en place n’en tient absolument pas compte, et nos dirigeants font comme ils l’avaient envisagé en imposant leur traité européen ultralibéral et antidémocratique. Comment croire alors que nous sommes en démocratie ?
Ensuite c’est une accumulation de mépris, de mensonges, de trahisons, d’arrogance : Sarkozy et son règne insupportable, un pouvoir mafieux.
Pour s’en débarrasser on se tape Hollande qui se présentait comme de gauche et faisait un discours social au Bourget, et une fois élu applique exactement la même politique libérale que Sarko.
La gauche ainsi discréditée, la droite rejetée, l’aventurier Macron profite du vide et du caractère aberrant et antidémocratique de notre constitution en se présentant comme ni de gauche ni de droite et en appliquant au bulldozer une politique d’ultra droite. (à noter que c’est Hollande qui avait choisi le petit banquier comme ministre).
N’oublions pas non plus que Macron a été élu par une minorité, profitant des circonstances.
8 français sur 10 n’ont pas voté pour Macron
Le volcan déborde
La population est alors déprimée, résignée en apparence, atterrée. Les gens ne vont même plus voter, ils en ont marre d’avoir été dupés pendant des années et ne voient pas d’issue.
Pourquoi aller voter puisque rien ne change ? Sauf qu’en s’abstenant on laisse les mains libres aux puissants, cela les arrange..
Mais ce n’est pas pour autant que le mécontentement ne s’accumule pas. La lave monte dans le cratère du volcan, et le ras le bol a fait qu’elle déborde enfin.
Macron mis en place par les forces de la finance, fonce tête baissée pour mettre en place un libéralisme déchaîné. Avec arrogance, cynisme et mépris. On découvre alors pleinement le caractère ultra présidentiel de la Constitution de la Ve république. Un aventurier peut être élu pour 5 années durant lesquelles il a les pleins pouvoirs et aucun dispositif institutionnel n’est prévu pour le stopper dans ses méfaits. C’est non seulement insupportable, mais c’est dangereux.
Nos hauts gouvernants reçoivent de l’Union Européenne leur « feuille de route » qu’ils appliquent sans état d’âme.
Mais pour qui œuvre l’UE ? Là est la vraie question en cette veille d’élection européenne.
On ne saurait gouverner impunément de manière autoritaire et sarcastique, au service exclusif du monde de la finance, du CAC40, de Wall Street et des ultrariches.
Aux revendications légitimes ils répondent par le mépris : vous n’avez rien compris, on va faire de la pédagogie…
Face à la casse sociale et aux cadeaux à la caste privilégiée les résistances se sont élevées. La lutte exemplaire des cheminots au printemps dernier en est un signe fort. Mais le pouvoir ne cède rien et ne se rend pas compte de la colère qui monte, et il continue de plus belle, après avoir détruit le Code du Travail, cassé la SNCF, vendu nos biens publics, cassé la Sécurité Sociale, voilà qu‘il prévoit pour 2019 de s’attaquer au régime de retraite hérité du programme du CNR.
Les gens vivent de plus en plus mal les fins de mois, les inégalités se creusent, les cadeaux aux milliardaires explosent, l’exil fiscal est devenu la norme, et le mépris de classe s’étale.
La révolte des gilets jaunes
La nouvelle hausse des carburants a été la goutte qui a fait déborder le vase, mais s’il a débordé c’est bien parce qu’il était plein.
Il est très significatif de suivre l’évolution des revendications des Gilets Jaunes. Au début un mouvement un peu poujadiste avec une demande de supprimer les taxes et les impôts sans se poser la question de comment financer les services au public ni de la répartition injuste de ces impôts. Mais de semaine en semaine, avec la présence de plus en plus forte de gens qui ont du mal à joindre les deux bouts, de ceux qui prennent de plein fouet les injustices, les revendications sont devenues de plus en plus sociales, elles sont éparses mais bien réelles. Il y a d’abord la défense des besoins basiques : se nourrir, se loger, se chauffer, avoir un emploi, être considéré.
On remet même maintenant en cause les écarts colossaux de revenus, la répartition des richesses et le caractère insupportable de notre système politique. On aborde le rétablissement de l’ISF, « impôt sur la fortune », les cadeaux fiscaux aux grosses entreprises, la fraude fiscale,la justice sociale, tout cela est très intéressant. Sans en avoir forcément conscience ils remettent en cause le libéralisme, le capitalisme.
Les 42 revendications des Gilets Jaunes début décembre
Dans certaines villes les maires mettent en place des cahiers de doléances.
Ce mouvement puissant et populaire est un espoir pour tous ceux qui commençaient à désespérer du manque de réaction de la population à tout ce mépris des décennies passées.
La violence
La violence des casseurs est savamment utilisée par le pouvoir et ses médias. C’est une méthode classique utilisée depuis longtemps et dans tous les pays pour discréditer les mouvements sociaux. Le pouvoir sait nourrir les provocations, exploiter les dérapages.
La violence sociale
La plus grande violence est celle de la répartition scandaleuse des richesses chez nous et dans tout le monde capitaliste. La misère qui côtoie l’opulence est une violence extrême.
La violence des riches, par Monique et Michel Pinçon-Charlot, sociologues
La violence policière
Le régime dévoile ici sa vraie nature, brutale et insupportable. Combien d’images circulent montrant la brutalité d’attaques policières contre des manifestants paisibles.
Et le pire a été atteint face aux lycéens qui luttent contre la réforme du bac et le dangereux ParcourSup. Voila comment la police du pouvoir traite des adolescents, en 2018.
Oui, être avec les Gilets Jaunes,
avec nos propres revendications. C’est la confrontation des revendications qui fera qu’elles se préciseront.
C’est un mouvement large et diversifié qui exprime un ras le bol allant bien au-delà de la question des carburants. C’est une lutte globale pour le pouvoir d’achat. C’est une révolte salutaire, bien sûr avec des risques, car il n’est pas simple de passer de la révolte à une lutte avec des objectifs progressistes Il est également difficile au départ d’articuler le combat social et les combats écologiques, qui ne s’opposent pas.
Comment tout cela va-t-il évoluer ?? Cela dépendra de nous tous.
En Islande le peuple a fait démissionner un gouvernement, nationalisé les banques, et mis des dirigeants en prison… On peut toujours rêver, cela fait du bien n’importe comment.
Quelques documents
La lettre d’Edouard Louis, écrivain
Quelques citations :
- Georges Bernanos : “Il faut beaucoup d’indisciplinés pour faire un peuple libre.”
- Étienne de La Boétie : “Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. Levons nous ! “
- Maximilien Robespierre : “Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs.”
- Albert Camus : »Il n’y a ni justice ni liberté possibles lorsque l’argent est roi. »
- Ernesto Che Guevara : « Nous pouvons douter de tout, sauf de notre devoir d’être toujours au côté des humiliés qui luttent »
- Noam Chomsky : stratégies de la manipulation
Il est intéressant de noter aussi qu’après une période de rejet de tout ce qui était syndical et politique , maintenant des convergences se mettent en place, des rencontres, des cortèges qui se rejoignent, etc. On a vu ces jours-ci des politiques avec les gilets jaunes, comme Fabien Roussel, Olivier Besancenot, François Ruffin..
Des revendications en liaison avec cette lutte :
Près de chez moi : communiqué de soutien du Front de Gauche du pays bigouden le 27 novembre 2018
Nous soutenons ceux des gilets jaunes qui, comme nous, revendiquent une justice sociale et fiscale.
Ce sont les prélèvements injustes qui financent les cadeaux aux ultra-riches, au lieu d’une fiscalité progressive et une taxation du capital.
Il faut inverser cette politique !
Nous demandons :
– augmentation des salaires, retraites, indemnités de chômage, minimas sociaux.
– lutte contre l’évasion fiscale et « l’optimisation » fiscale.
– retour de l’ISF, impôt sur la fortune.
– taxation des compagnies pétrolières (dont Total) et des grandes entreprises polluantes.
– taxation desz transports aériens et maritimes.
– renationalisation des autoroutes financées par nos impôts.
– baisse de la TVA pour les produits de première nécessité et développement des services publics.
– une transition écologique sur des bases de justice sociale
C’est le moment de confronter nos avis sur les revendications à avancer.
L’avis de Gérard Noiriel, historien, directeur d’études à l’EHESS,
auteur de « Une histoire populaire de la France. De la guerre de Cent Ans à nos jours » (Agone, 2018).
Vu également sur le WEB :
(à retrouver également sur son blog) http://anicetlepors.blog.lemonde.fr/
Je suis absolument en accord avec ce qui est dit ci dessus
Mais je crois que depuis des annees on lutte pour toutes ces revendi ations et que dans lex manifs nous n etions pas nombreux !!
Mais ce mouvement meme si a l origine ce sont en sorte une methode poujadiste je pense qu il y q de plus en plus de gens qui sincerement veulent que ca change
Pourquoi les syndicats ne se jkignent pas au mouvement …?.? Cela me pose questions