Discours sur la misère, de Victor Hugo à nos jours..

Le célèbre discours de Victor Hugo à l’Assemblée Nationale, interprété brillamment par des acteurs (sur France 2, en novembre 2018)

Si vous ne parvenez pas à le visionner, en voici une autre version :

170 ans ont passé depuis le combat de Victor Hugo en 1849, mais hélas il y a peu de choses à changer dans son discours.

Quelques extraits :
Détruire la misère ! Oui cela est possible !…..  Ce but magnifique, ce but sublime, l’abolition de la misère ! ….
Eh bien ! Vous n’avez rien fait !
Vous n’avez rien fait, j’insiste sur ce point, tant que l’ordre matériel raffermi n’a point pour base l’ordre moral consolidé ! Vous  n’avez rien fait tant que le peuple souffre ! Vous n’avez rien fait tant qu’il y  a au-dessous de vous une partie du peuple qui désespère ! Vous n’avez rien fait,  tant que ceux qui sont dans la force de l’âge et qui travaillent peuvent être sans pain !

Le texte intégral en pdf

Le texte en jpg

La misère et la faim : grand fléau mondial

Jean Ziegler : Tous les cinq secondes, un enfant de moins de 10 ans meurt de faim. Près d’un milliard d’humains sur les 7 milliards que compte la planète souffrent de sous-alimentation.
Lien vers un article de Bastamag

Les ressources de la planète peuvent nourrir 12 milliards d’humains, mais la spéculation et la mainmise des multinationales sur les matières premières créent une pénurie. Conséquence : chaque être humain qui meurt de faim est assassiné, affirme Jean Ziegler, ancien rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation. Il dénonce cette « destruction massive » par les marchés financiers. Des mécanismes construits par l’homme, et que l’homme peut renverser.

La répartition des richesses dans le monde est un scandale majeur.

Quelques chiffres :

  • 1% de la population détient la moitié des richesses mondiales
  • 10% de la population détient 86% de la richesse mondiale
  • 50% de la population ne détient que 0,5% de la richesse !

Et ces inégalités sont sciemment organisées par des organismes comme le FMI (Fonds Monétaire International) et l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) qui imposent leur règles à la plupart des États du monde. Cela ne peut bien sûr se faire qu’avec la complicité active des différents gouvernements. Voir les normes imposées par l’Union Européenne, créée d’ailleurs dans ce but, et l’action des différents gouvernements français depuis 1983 ! Il s’agit de laisser les pleins pouvoirs à la finance, les êtres humains étant de simples objets utilisables ou jetables.

Comme le dit très bien Warren Buffet, milliardaire américain : “Oui, il y a bel et bien une guerre des classes, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui fait la guerre et c’est nous qui gagnons”
Alors comme lui donnons un nom aux choses et prononçons ces mots : « capitalisme », « libéralisme ».

photo prise au Brésil,mais on pourrait trouver l’équivalent dans de nombreux pays.
Yemen, 21ème siècle

Au Yemen 5 millions d’enfants sont menacés par la famine. C’est d’abord une conséquence de l’affreuse guerre menée là-bas par l’Arabie Saoudite avec des armes fournies par la France.

Les médias, même les plus réactionnaires, diffusent des photos de ces pauvres victimes mais souvent sans aborder les causes : la guerre, le capitalisme, l’exploitation de l’Afrique…

Et par chez nous, maintenant

Les demandes d’aide au Secours Populaire, aux Restos du Cœur ne cessent d’augmenter, et pourtant certains souffrent en silence et n’osent rien solliciter. Alors que les milliardaires se goinfrent, planquent leurs magots dans des paradis fiscaux, sont dispensés d’impôts par notre gouvernement, un nombre impressionnant de gens ne peuvent plus se loger, se chauffer, se nourrir. Certains travailleurs mal payés dorment dans leur voiture !

Dans Ouest France du 11 décembre 2014 nous lisons que les demandes d’aide ont doublé cette année au Secours populaire de Pont L’Abbé. (dans les communes voisines le phénomène est semblable). On y lit : « De plus en plus de familles sont en grande difficulté. La plupart des personnes qui viennent à nous ont un quotient familial de 300€ par mois »….. »Nous avons beaucoup de retraités aussi… qui ne sont pas en bonne santé. Les soins dentaires font défaut, ils n’ont pas de lunettes adaptées et nombre d’entre eux ont des soucis pulmonaires parce qu’ils vivent dans des habitats non chauffés…. »

En 2018 sur les deux communes de Pont L’Abbé et Combrit (près de chez moi) 580 familles sont aidées par le Secours Populaire. C’est trois fois plus qu’il y a dix ans !

En France actuellement Les Restos du Coeur servent des reaps à énormèment de jeunes de moins de 25 ans. Elle est belle la société que l’on nous impose !

A Paris en 2018

A la Une de Ouest France le 29 octobre 2014 : « En France, la crise touche les enfants »

Il y est dit : « Le dernier rapport de l’UNICEF montre les effets dévastateurs de la grande récession de 2008 pour les jeunes, en particulier dans notre pays ».

D’après ce rapport le nombre d’enfants vivant sous le seuil de pauvreté est passé de 15,6% en 2008, ce qui est déjà énorme, à 18,6% en 2012 (3 millions d’enfants !).

–         Ressources trop faibles pour les familles, privations, logements petits et inadaptés, image de soi dégradée, etc.

Remarquez le titre : « la crise touche les enfants« 

C’est « la crise« , ce monstre anonyme bien pratique pour camoufler les responsabilités.

NON, ce n’est pas la fatalité (baptisée crise ici), il y a des responsables, des coupables !

Ce sont les différents gouvernements libéraux, de droite ou socialistes, qui ont imposé l’austérité, qui servent ce capitalisme/libéralisme répartissant les richesses de façon scandaleuse.

La misère des enfants est un fait honteux et les responsables ne méritent pas notre respect.

 

La grande pauvreté, enquête à Rennes, 2018, par Pascal Rougé, Éditions Le Temps Qui Passe

Ce livre de témoignages invite à un regard croisé entre ceux qui se trouvent dans le dur en menant une vie de frugalité et les acteurs sociaux qui les accompagnent au quotidien. Du Secours Populaire à ATD Quart Monde, de « Cœurs Résistants » aux HLM en passant par les Restos du Cœur et la Croix Rouge, ce recueil tente de saisir les conditions d’existence des plus démunis dont on ne saurait ignorer plus longtemps les difficultés ainsi que le rejet.

Avec cette enquête, il importait de faire une radiographie de la pauvreté, voire de la très grande pauvreté à Rennes. Le but visé : passer sous les rayons X les tâches sombres du corps social ; fixer le contraste entre le grain des organismes tiraillés par la faim et la netteté des richesses qui s’affiche ; révéler les pathologies liées à la misère dont on ne parle guère en temps ordinaire.

Parce qu’elles sont invisibilisées, ignorées et, parfois même, méprisées, les personnes pauvres n’ont pas l’occasion de s’exprimer. Aujourd’hui, c’est chose faite, même si nous savons qu’il faudrait multiplier à l’infini le nombre de ces confessions et de ces récits de vie pour documenter et mieux expertiser les mécanismes qui conduisent à la grande pauvreté.

Nombre de pages : 68 / Prix : 8,50 €

vu dans une manif

Nelson Mandela : “Vaincre la pauvreté n’est pas un geste de charité. C’est un acte de justice. Comme l’esclavage ou l’apartheid, la pauvreté n’est pas naturelle. Ce sont les hommes qui la créent et la tolèrent, et ce sont les hommes qui la vaincront. “

Eugène Varlin, ouvrier imprimeur, membre de la Commune de Paris, 1871 : « Tant qu’un homme pourra mourir de faim à la porte d’un palais où tout regorge, il n’y aura rien de stable dans les institutions humaines ».

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