Un débat à ce sujet dans l’Humanité du 26 mars avec Hélène-Yvonne Meynaud, sociologue et auteure, Sophie Mangon, Usagère des transports publics, Denis Durand, économiste.
Le texte complet en pdf
Derrière l’attaque contre les cheminots c’est tout le service public qui est mis en cause. C’est une attaque frontale de régression lancée par toutes les forces réactionnaires liées au grand capital. Il s’agit pour elles de s’emparer de tous les secteurs qui échappent au profit, et Macron, le robot bulldozer, a été mis en place pour accomplir ce sale boulot.
La situation est grave dans de très nombreux domaines : Santé (Hôpitaux, EHPAD, Sécu), Retraites, Code du Travail, Fonction Publique, Transports, Bradage des biens publics, Cadeaux aux milliardaires, Mensonges et propagande, Affaiblissement de la démocratie…
Une victoire de Macron contre les cheminots casserait une digue de protection pour les autres secteurs.
Même Le Figaro partage ce point de vue quand il écrit sous la plume de Yves Thréard le 3 avril : « Emmanuel Macron et le gouvernement sont, bien sûr, en première ligne face aux cheminots. Ils jouent très gros. S’ils cèdent ils pourront dire adieu, ou presque, au train de réformes qu’ils entendent conduire sur d’autres fronts. Notamment sur celui des retraites ».
Retraites
Depuis le 1er janvier 60% des retraités ont vu leur pension baisser, parfois de plusieurs centaines d’euros par an : parce que Macron a fait le choix des riches, pour eux c’est le jackpot ! 3 milliards de cadeaux, suppression de l’Impôt sur la fortune, exonération sur les lingots d’or, sur les yachts, facilités d’évasion fiscale..
La pension du retraité n’est pas une allocation sociale ni une variable d’ajustement, mais un droit acquis par le travail !
Baisse des pensions : blocage + hausse de la CSG + le scandale de la décote.
Remise en cause du système solidaire par répartition, avec un système par points qui entrainerait une baisse généralisée. (ci-joint un article de décembre dans la revue du syndicat SNES-FSU)
Un véritable hold-up qui pénaliserait encore plus les générations futures.
Sécurité Sociale
Forfait hospitalier, déremboursement des médicaments, CSG, etc. Ce sont les profits qui doivent financer la protection sociale, pas les retraités !
Sur la CSG comme sur le reste (APL, SNCF, Code du travail, parcoursup, hopitaux..) Macron nous ment !
Il dit « l’augmentation de la CSG serait compensée par la baisse des cotisations sociales » FAUX : pour les retraités cette perte de pouvoir d’achat n’est pas compensée.
Il dit « le pouvoir d’achat va augmenter grâce à la fin de la taxe d’habitation » FAUX : moins de ressources pour les villes ce sont des services privatisés inaccessibles aux petites retraites.
Il dit « c’est de la solidarité intergénérationnelle » FAUX : les jeunes ne sont pas en difficulté à cause des retraités mais à cause des bas salaires, de la précarité, du chômage.
Remise en cause du système créé en 1946 alors que la France était ruinée. Maintenant que c’est un pays riche, au lieu d’améliorer le système on cherche à le livrer aux intérêts de la finance.
La CSG n’a aucune raison d’exister, c’est une mise en cause du système de cotisation sociale, base de la solidarité.
Hôpitaux – Ehpad
Titre de Ouest France du 26 mars : « Hôpital : les urgences au bord de l’asphyxie »
Également une mobilisation importante dans les EHPAD vers dignité et respect pour les résidents et les personnels.
Il faut un véritable service public de la perte d’autonomie, tant en domicile qu’en établissement. Un service public hors de l’emprise privée lucrative, géré démocratiquement, avec des personnels qualifiés, correctement rémunérés et en nombre suffisant.
De l’argent il y en a quand on voit les profits des entreprises du Cac40 : 94 milliards d’euros en 2017, du jamais vu !
Pas de quoi être fiers nos gouvernants successifs défenseurs du libéralisme : Sarkozy, Hollande, Macron. L’argent il y en a, mais ils le mettent ailleurs…
Code du Travail
La casse est bien avancée ! Et ça continue. Le MEDEF est satisfait, quelques syndicats dits « réformistes » ont bien aidé.
Fonction Publique
Les Services Publics servent à toute la société, et d’abord aux plus fragiles : éducation, santé, transports, culture.. Il faut les développer, et non les mettre à la merci des firmes privées.
Interview d’Anicet Le Pors, ancien ministre de la Fonction Publique, par Regards
Le projet du gouvernement : supprimer 120 000 postes de fonctionnaires et avoir recours à des contractuels (bel avenir pour les jeunes, et casse du service au public)
SNCF
Une propagande éhontée tente de faire croire que le statut du cheminot est responsable d’une dette de la SNCF. C’est la stratégie habituelle pour diviser et faire passer une réforme injustifiable. En présentant un « coupable » comme un « privilégié » on joue sur l’esprit de jalousie caché en chacun pour masquer le vrai sens de la « réforme » que l’on veut faire passer. Haro sur le cheminot pour détourner l’attention : facile, malsain, et minable.
Campagne également sur « la dette » de la SNCF, là aussi tactique habituelle bien connue (Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il est malade..). En réalité il s’agit d’offrir une partie de la SNCF à des intérêts privés, suivant les désirs des dirigeants européens ultralibéraux (alignons sur ce qui ne marche pas, mais rapporte à nos lobbies favoris).
L’exemple des transports ferroviaires en Grande Bretagne et en Allemagne aurait dû faire réfléchir pourtant.
Pourquoi ne pas au contraire renationaliser les autoroutes, relancer le fret, et faire un grand service public des transports ?
Et si la SNCF est si mal gérée posons nous la question « qui la gère ? » sachant que les pdg sont nommés par l’État. La casse de la SNCF est donc bien délibérée.
La CGT propose un plan pour la SNCF, une alternative à ce projet…. silence dans les médias.
voici ce rapport :
et aussi un document « vérités et mensonges sur la SNCF » :
L’argumentaire du PCF à propos de la SNCF
Willy Pelletier, Fondation Copernic « La bataille du rail est cruciale, car le libéralisme n’a pas encore gagné la bataille idéologique »
Bradage des biens publics
Pour ce gouvernement aucune limite au cynisme : on vend (on brade) des biens payés par les contribuables et faisant partie du domaine public.
S’ils intéressent le privé c’est qu’il y a du fric à faire, alors pourquoi ne pas les garder ?
Barrages hydrauliques, aéroports, autoroutes, transports ferroviaires, etc..
Démocratie ridiculisée
Mensonges permanents et propagande. Les grands médias appartiennent aux milliardaires bénéficiaires du système et le service public hélas participe au bourrage de crâne avec ses « experts » et éditorialistes aux ordres.
Secret des affaires.
Assemblées nationales devenues inutiles : le prince décide par ordonnance ou 49.3 et ses moutons marcheurs participent à leur humiliation.
Une constitution à bout de souffle qu’il est indispensable de changer, cette Ve République avec élection du président au suffrage universel est une caricature de démocratie, n’est pas une démocratie.
Indécence, odieuse manipulation de division de la population (il s’agit de présenter à chaque catégorie une catégorie « ennemie » afin de lui cacher son ennemi véritable. Vieille tactique de diviser pour régner. En ce moment on atteint un niveau insupportable.
Pour casser la SNCF le prince et ses médias discréditent les cheminots. Pour casser les services publics le prince et ses médias discréditent les fonctionnaires. On stigmatise les migrants pour inventer des ennemis. Au salon de l’agriculture le prince oppose agriculteurs et cheminots (mais quand les députés PCF proposent en février dernier une loi de revalorisation des retraites des agriculteurs le pouvoir s’arrange pour qu’elle n’aboutisse pas). Excitons les jalousies mesquines (ça peut marcher…) et pendant ce temps là les victimes ne voient pas les vrais coupables.
Gilles Balbastre, réalisateur du film Les nouveaux chiens de garde, nous offre ci dessous un petit bonus rappelant le refrain entendu sur toutes les chaînes et le vocabulaire téléguidé.
« quelle galère depuis quelques jours, l’info est prise en otage par des journalistes qui grognent… »
En sortir
Au lieu de tirer tout le monde vers le haut, Macron, président des riches, veut nous aligner vers le bas. Il ne cherche pas le bien commun, mais la concurrence de tous contre tous afin d’accélérer les cadeaux aux grosses entreprises, aux groupes financiers, et aux milliardaires. Le but suprême du capitalisme néolibéral est en voie d’être atteint. Il est temps de reparler ensemble de bien commun et de solidarité.
Il y a urgence sociale. Lutter ensemble et construire ensemble des réponses nouvelles, cela devient une question de survie pour nous et pour les générations qui suivent. Comment ? Pas simple mais ça presse…
Et là je m’adresse en passant à mes petits camarades de la France Insoumise, arrêtez de suivre votre chef bien-aimé dans son sectarisme et ses manœuvres de division (d’ailleurs vos amis en Corse, à Belfort, en Haute Garonne, et au Loiret ont essayé, c’est un premier pas).
La situation est suffisamment grave pour que l’on ne privilégie plus les égos et les invectives.
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