Les médias se régalent d’associer manifestation avec violence. Il s’agit de faire peur tout en discréditant les manifestations. Et s’il n’y a pas de violence il faut l’organiser. C’est un mécanisme utilisé depuis des décennies par les différents gouvernements, qu’ils soient de la droite officielle ou de la droite masquée.
Oui il y a des casseurs, des gens qui profitent des rassemblements pour dégrader, casser des vitrines. Mais il y a aussi des faux casseurs, étant de la police ou manipulés par celle-ci.
De nombreux récits concordent, qu’ils proviennent de témoins ou de policiers eux-mêmes : une stratégie classique pour faire dégénérer une manifestation qui serait pacifique autrement. On repère le groupe des vrais casseurs en début de manifestation, au lieu de les isoler la police les laisser tranquillement s’installer en queue de cortège. Ensuite, au cours de la manifestation, un cordon de police coupe le cortège en deux. La partie des manifestants empêchée de suivre ceux qui précèdent cherche à forcer le passage, un début de pagaille est ainsi créé, et c’est là que les « vraisfaux casseurs » interviennent. Un groupe pacifique se trouve donc pris en tenaille entre les deux types de casseurs. Il suffit de filmer et de donner les images aux médias complaisantes.
Manque de chance, ce qui était facile il y a quelques années devient plus difficile à cacher : maintenant il y a des smartphones, avec des gens qui publient des photos et vidéos sur les réseaux sociaux… On y a vu récemment un grand nombre de preuves des violences policières et des manipulations. Seuls ceux qui le veulent bien sont dupes (et on comprend bien aussi que le commerçant qui a vu sa vitrine brisée soit furieux). Il a même circulé sur Facebook une vidéo montrant clairement un policier en uniforme brisant la vitrine d’un Mac Do. Des protestations fusent également chez les policiers qui ne comprennent absolument pas la logique des ordres qu’ils reçoivent.
On voit aussi beaucoup d’images montrant la police agressant de façon disproportionnée de pacifiques manifestants.
Quelques documents sur ce sujet :
– un dossier PDF d’interviews sur les violences policières dans l’Humanité du 11 mai 2016
– un article du JDD Journal du Dimanche témoignage d’un CRS
On trouve aussi de nombreux articles équivalents sur Mediapart, sur Politis, etc..
Manipuler les casseurs
Manipuler la police
tout cela pour
Manipuler l’opinion
un mécanisme scandaleux, cynique, dangereux, et qui fait des victimes…
Un rapport du Comité contre la torture des Nations unies fustige l’usage « excessif » de la force employée par les représentants de l’ordre ces derniers mois.
http://www.lepoint.fr/societe/violences-policieres-l-onu-met-la-france-a-l-amende-15-05-2016-2039508_23.php
Voir aussi « Un Etat d’insécurité » par Eric Fassin, blog de Mediapart
https://blogs.mediapart.fr/eric-fassin/blog/160516/un-etat-d-insecurite?utm_campaign=Quotidienne&utm_medium=email&utm_source=Emailvision&utm_content=20160516&xtor=EREC-83-%5BQuotidienne%5D-20160516
Extrait de interview d’un CRS dans Politis
http://www.politis.fr/articles/2016/05/police-les-consignes-sont-des-choix-politiques-34707/
Dans Ouest France du 15/05/16, un témoignage de Sophie, une jeune Rennaise, qui s’est glissée dans un des groupes d’une centaine de casseurs ayant sévi dans le centre de Rennes vendredi 13 mai. Extraits : Ça m’a paru très organisé…. Et ils étaient surpris de pouvoir progresser sans être inquiétés. J’en ai entendu un dire : « C’est dingue, il n’y a pas de flics »… Ils étaient seulement là pour casser…
Ce jour là il n’y avait aucune manifestation syndicale. Donc pas de rapport. Les autorités savaient que ces casseurs avaient rendez-vous (la preuve, le rassemblement était interdit). On les a laissé s’organiser (la police n’était pas loin, il était facile de les neutraliser), on les a laissé casser des vitrines sans les inquiéter.
Résultat : dans les journaux locaux du 15 mai Le Télégramme : toute la une – Ouest France : une page entière avec dans l’édito : « Ça suffit ! …. ces gauches qui se muent de jour en jour en gauchistes.. » et un appel au rétablissement de l’autorité de l’Etat.
Le but était atteint : dans la tête des gens on faisait l’amalgame avec les luttes sociales. Discréditer et faire peur, et tant pis pour les commerçants qui là sont les victimes…