Libé, le Parisien, etc.. , les médias du capital se vautrent dans l’exploitation des petites polémiques bien souvent déclenchées par des membres du staff de JLM (Corbière, Coquerel, et autres=).
Et bien sûr ces médias reprennent les « arguments » de ces derniers. Normal qu’ils les soutiennent quand on sait à qui ils appartiennent..
Mais derrière ce tapage autour de petites phrases qu’y a t’il en réalité ?
Ce n’est pas une petite polémique anodine de plus, c’est une question de fond.
C’est ce qui différencie la social-démocratie, qui se propose « d’améliorer » le capitalisme, et les communistes, dont le projet est de dépasser ce capitalisme, de s’en débarrasser.
Propos d’un ami qui a assisté à des débats lors de la fête de l’Huma ce week-end : « Ce débat est au cœur d’un de nos différents politiques.
Cette difficulté au sein de la NUPES, pour certains, de penser des lendemains heureux en s’inscrivant uniquement dans la gestion d’une réalité capitaliste était au cœur des débats à la fête de l’humanité. J. Bayou comprenait Fabien, comme Ruffin ou Troussel (PS) du dépt 93 mais une réflexion visant des perspectives humaines d’émancipation ne semblait pas porter le discours LFI inféodé au seul présent conflictuel. »
Ces dernières interventions musclées contre Fabien Roussel démontrent nos limites, entre choix de société et accompagnement « au mieux » de la société qui dicte la politique du pouvoir.
Les allocs, les aides, les augmentations de revenus, dans la situation actuelle c’est indispensable de les accroitre, nous sommes tous pour, évidemment ! Et c’est malhonnête de faire croire que les communistes veulent les attaquer – ils sont d’ailleurs à l’origine de beaucoup de ces avancées sociales – (soit ils n’ont rien compris du fond du désaccord, soit ils lancent une polémique de plus par habitude).
Un pansement sur une plaie est indispensable, et nous ne proposons pas de supprimer les pansements comme essaient de le faire croire nos adversaires, mais nous voulons nous attaquer aux causes des plaies.
La notion de travail, parlons en !
Voici ce qu’a dit tout simplement Fabien Roussel à la fête de L’Humanité
Effectivement, il s’agit d’un autre projet de société
Mais bien sûr ceci placé dans un discours ne suffit pas à faire comprendre ce qu’il y a derrière. Cela doit être l’occasion de parler de ces sujets, et de faire connaitre les différentes propositions et de les confronter. Elevons le débat au lieu de l’évacuer..
Ce n’est pas avec ces quelques phrases que l’on peut expliquer sérieusement la différence entre le travail, géré par le capitalisme, et le travail tel qu’il pourrait être envisagé dans une société que nous avons à construire. Et je ne prétends pas avoir « expliqué »…
Je vous conseille, pour entrer dans le vif du sujet et comprendre le projet communiste de vous référer aux
propos du philosophe communiste Bernard Vasseur.
Cliquer ci-dessus pour accéder à sa conférence
Que peut signifier le mot “communisme” aujourd’hui ?
Dénoncer le capitalisme ne suffit pas.
Imaginer une alternative.
Ne pas répéter l’histoire, en tirer des leçons.
Définir, inventer le communisme du XXIe siècle.
Socialisme / étatisme / communisme.
Propriété d’usage / propriété lucrative.
Repenser le travail, la notion de travailleur.
Nouvelle conception du salaire.
Le déjà-là du communisme.
Une conférence de Bernard Vasseur, philosophe, en mars 2022
Charb disait : « La preuve que le communisme a un avenir, c’est le temps que passent les médias à dire le contraire.. »
François Ruffin : « Le principal obstacle que nous avons eu pendant les campagnes, ce n’est pas sur l’immigration ou la sécurité mais sur l’argument : « Moi je bosse et je n’ai le droit à rien, alors que d’autres touchent des aides » . Je ne veux pas qu’on ferme les yeux sur ce ressenti massif. Selon moi, il faut montrer qui sont les vrais assistés, les hyper-riches. Nous avons le devoir, à gauche, de reposer en permanence ce rapport capital-travail. Un clivage dans lequel nous serions dans le camp du travail et des travailleurs. »
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Commentaires lus sur Facebook au sujet de cette polémique :
L’édition 2022 de la fête de L’Humanité a été l’occasion pour Fabien Roussel d’exprimer son opinion sur un point qui avait été évoqué précédemment. Il s’agit du rôle du travail dans la vie de chacun.
On ne peut espérer régler le problème des déshérités par le recours à la charité publique. Ce serait illusoire de le prétendre. Mais il y a un autre aspect dans le problème posé. C’est la fonction que devrait occuper le travail dans la place des individus au sein de la société.
Nous abordons ici une question de fond. Le rôle d’un travail utile à la collectivité dans le développement de la personnalité de chaque citoyen. Il est exact que l’exploitation des salariés n’a que faire d’un tel objectif. Elle n’a qu’un but, la rentabilité et peu importent les conséquences des tâches demandées fussent-elles répétitives, lassantes et sans intérêt.
Il y a de ce point de vue nécessité de rupture avec la logique d’un système, c’est-à-dire avec celle de la loi du profit qui caractérise le capitalisme. Cela exige un développement inédit des divers moyens de production et d’échange.
Cela doit conduire à une formation initiale qui permette d’assurer la maîtrise des sciences et techniques de notre temps. Cela doit déboucher sur un emploi stable, correctement rémunéré, ce qui est conditionné par une économie différente que celle que nous subissons marquée par les fermetures d’usines, l’abandon de pans entier de notre agriculture, la réduction de nos services publics, sur fond de délocalisations.
Ce qui est à l’ordre du jour dans ce domaine c’est d’assurer à chaque travailleur un salaire quelle que soit l’évolution du métier dans lequel il exerce son emploi. Les reconversions ne doivent pas être l’occasion de licenciements ou de déclassement.
En fait il faut étendre au privé ce qui était prévu avec le statut des fonctionnaires adopté au lendemain de la Libération. C’était un dispositif qui présente des avantages dans deux directions, la sécurité pour les agents des services publics, la qualité de ceux-ci.
Un tel dispositif est mis en cause, on en a l’illustration à l’occasion de la rentrée scolaire avec les conditions dans lesquelles se fait le recrutement des enseignants. C’est révélateur de la négation de ce qu’il faut faire.
Alors oui il faut valoriser le travail er ne pas tenter de régler les difficultés sociales par des mesures caritatives qui ne résoudront rien quant au fond du problème auquel nous sommes confrontés. Il y a bien ici comme ailleurs une exigence de rupture avec un certain ordre des choses.
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Quelques observations sur les attaques subies par Fabien Roussel
— Pour qui est de bonne foi, son propos est clair et ne souffre pas réellement débat : oui, un emploi qui a du sens et qui permet une rémunération digne est préférable au chômage et aux aides sociales.
— La violence des réactions émanant de LFI provient en bonne partie du fait que l’existence d’une autre voix que celle de Jean-Luc Mélenchon les dérange.
— Ces réactions, coordonnées (la quasi-totalité des députés LFI ont attaqué, choisissant des mots d’une violence rarement mobilisée pour critiquer une personnalité du même camp), sont à double tranchant : on voit bien qu’ils veulent « tuer » politiquement quelqu’un qui n’est pas dans leur moule, mais ce faisant ils le font exister. Rarement on aura autant parlé du leader du PCF que ce weekend. En en faisant leur cible favorite, les Insoumis, les écolos et même de nombreux socialistes en font aussi la personnalité pivot du débat politique à gauche.
— Comme pour l’affaire de « l’emploi fictif » d’assistant parlementaire alléguée par Mediapart il y a quelques mois, on voit avec cette polémique sur les « allocs » que ceux qui hurlent le plus fort sont ceux qui détestaient déjà Fabien Roussel avant. C’est le traditionnel biais de confirmation : « J’avais donc bien raison de penser ce que je pense ! ». Il fonctionne d’ailleurs également dans l’autre sens. Voilà pourquoi cette énième tempête virtuelle, dont les Insoumis veulent croire qu’elle marque le chant du cygne d’un homme de droite-raciste-néolibéral (etc.), ne changera en réalité rien : oui Fabien Roussel restera détesté par les enragés de l’extrême gauche sociétale, oui il continuera d’être apprécié pour son franc-parler dans les sondages d’opinion. La seule chose qui change c’est que sa voix porte chaque jour un peu plus. Je le crois sincèrement : en réalité, cette séquence le renforce.
— Dans cette polémique, l’extrême gauche se démasque. Un « influenceur » bien connu de LFI/Mediapart est ainsi allé jusqu’à qualifier Fabien Roussel de « raciste », parce qu’en déclarant préférer un bon salaire à des allocs il viserait en réalité les immigrés. Pour ces gens-là, allocs = immigrés… Déconnexion, clichés.
— « Fabien Roussel c’est 2%, avec la NUPES on peut gagner ! » disent plusieurs de mes amis Insoumis, toujours prompts à utiliser la logique de l’applaudimètre quand elle les arrange. Il y a là à mon sens un tragique refus de voir que la gauche, cornérisée dans une version extrémiste d’elle-même, est à son plus bas historique. C’est l’éternel débat entre consolidation d’une base électorale radicalisée — ce qu’incontestablement LFI a réussi à faire — et conquête patiente d’un électorat abstentionniste, plus modéré ou égaré à l’extrême droite — ce qui incontestablement ne peut qu’être un travail politique de longue haleine. C’est dans cette deuxième voie que Fabien Roussel est engagé, je crois avec raison.
Maxime Cochard
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Jean-Paul Legrand :
FACE À L’ODIEUSE CAMPAGNE DES RESPONSABLES DE LA F.I, JE SOUTIENS FABIEN ROUSSEL
Pas question pour les communistes de développer le lumpen prolétariat et d’entretenir l’assistanat social à vie pour mettre en concurrence les travailleurs et baisser les salaires car les communistes militent pour une société du plein emploi et donc de la dignité de chaque être humain.
Cela les différencie de tous les réformistes et populistes qui agissent objectivement pour accompagner le capital dans sa sauvegarde et donc diviser le monde du travail entre ceux qui ont un emploi et les autres et de surcroît faire payer à ceux qui travaillent l’assistance sociale que le patronat refuse de payer sur les profits qu’il réalise en accumulant la plus-value qu’il extorque aux salariés en les faisant travailler plusieurs heures par jour gratuitement.
Faire grossir le lumpen prolétariat pour le tenir à sa merci comme masse réactionnaire dans le but de diviser le peuple et surtout faire baisser les salaires est une vieille méthode de la bourgeoisie.
Pour cela elle a ses propres agents économiques dans le patronat mais elle a aussi ses agents politiques qui sont tous les partis qui prônent un misérable assistanat social au minimum pour éviter l’union des prolétaires dont l’authentique salut est combattre en faveur d’un mode de production dirigé par eux-mêmes et possédé par eux.
Evidemment les responsables politiciens populistes de la France insoumise ont immédiatement jeté l’opprobre sur Fabien Roussel l’accusant de tenir des propos de droite et d’extrême-droite. Soutenus par certains membres du PCF, ils déforment volontairement les propos du secrétaire national du PCF en l’accusant de vouloir supprimer les allocations familiales et autres prestations sociales alors que Fabien Roussel veut démontrer à juste titre que la dignité c’est un système qui permettrait un emploi et une formation pour tous ce qui permettrait d’ailleurs d’augmenter la richesse sociale par le biais des cotisations.
Mais les démagogues relayés par les médias n’ont qu’un objectif engager au sein du PCF et en dehors une campagne pour discréditer F. Roussel afin qu’il soit démis lors du prochain congrès et que la ligne qu’il défend soit mise en minorité.
J’appelle les amis et camarades qui veulent le communisme à rejoindre le parti pour ne pas le laisser à des politiciens sans scrupule qui manoeuvrent contre la ligne des jours heureux. C’est maintenant qu’il faut adhérer pour pouvoir ensuite participer au débat dans le parti et contribuer à améliorer la ligne défendue par notre camarade Roussel, ne pas laisser les réformistes transformer notre parti en coquille vide au service de la FI puis en annexe d’une gauche qui collabore avec le capital comme fut la triste destinée de tant de PC dans le monde qui se sont sabordés.
Camarades communistes, rejoignez votre parti, c’est vital pour l’avenir !
Avec Fabien Roussel c’est comme un parfum de Karl Marx le retour. Il est sur la bonne voie : continue Fabien, nous sommes des milliers à te soutenir !
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LE CAS ROUSSEL
Quoi qu’il dise…
Quoi qu’il dise et dira, Fabien Roussel fait et fera l’objet d’attaques, de manipulations et d’interprétations douteuses de ses déclarations. En fin de compte, peu importe. Il gêne. Il dérange. Il irrite les encroûtés du temps passé. Il tient un autre discours, parle vrai, et annonce de nouvelles perspectives éloignées bien entendu de la droite et son extrême mais aussi des postures gaucho-social-démocrates. Sa jeunesse, son dynamisme, sa force de conviction, son enracinement populaire et son humour font des envieux. Les communistes disposent désormais de dirigeants qui s’installent dans la vie politique française et… pour un paquet d’années.
José Fort
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Laurent Brun :
Gauche des Alloc ou gauche du travail ?
Au delà des polémiques stériles et pas intéressantes, ce débat est presque aussi vieux que le mouvement ouvrier. Et il éclaire une partie du clivage entre réformistes et révolutionnaires. Les uns voulant « aider », les autres voulant « résoudre ». Le clivage n’est pas forcément indépassable car il peut y avoir des alliances objectives entre les deux (et il y en a eu plein dans l’histoire sociale de notre pays). Ce n’est donc pas parce qu’il y a confrontation d’idées, que des alliances sont impossibles. Mais il est toujours utile de clarifier le point de vue révolutionnaire, pour éviter les usurpations, les fourvoiements ou les impasses.
Je n’ai pas la prétention de définir le point de vue révolutionnaire. Mais je vais essayer d’en dire ce que j’en comprend pour contribuer à la réflexion collective.
Les militants ouvriers se sont toujours battus pour le salaire, c’est l’élément central de l’affrontement capital/travail.
Il s’agit bien sûr d’obtenir un salaire qui permette de vivre dignement (pouvoir se loger, manger correctement, se vêtir, se soigner, accéder au transport, etc…) mais pas seulement. Il s’agit de récupérer tous les fruits de notre travail donc avoir les moyens de vivre le mieux possible, notamment en accédant à des choses que les capitalistes voudraient nous faire concevoir comme superflus (le confort, la qualité des produits consommés, l’accès à la culture, au sport, aux loisirs, au temps libre, le droit aux vacances, etc…).
Par conséquent, même quand on se bat pour une protection face à des situations spécifiques (maladie, vieillesse, chômage), on défend un revenu de remplacement complet, financé par les cotisations sociales, plutôt que des aides diverses.
De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins. C’est universaliste et maximaliste.
Au passage, on défend aussi la gestion ouvrière de ces sommes : puisque le salaire appartient au salarié, c’est à lui seul de gérer la partie qu’il socialise pour couvrir les risques de la vie.
Mais alors pourquoi revendiquer un travail pour tous ? Pourquoi ne pas juste demander un revenu pour tous (universel, de base, d’existence) déconnecté du travail ? L’argument souvent utilisé c’est la productivité énorme générée par les nouvelles technologies qui réduirait drastiquement le besoin de travail humain et donc qui imposerait d’accepter la privation de travail d’une partie de la population. Par effort de justice on créerait donc un revenu pour les inactifs. Mais le chômage n’est pas lié aux progrès techniques. Le chômage de masse n’apparaît pas avec l’invention de la machine à vapeur ou de l’ordinateur. Le chômage est une construction économique lié à une mauvaise allocation des ressources guidée par la profitabilité. Le chômage de masse apparaît avec l’accélération de l’exploitation du travail, issue des politique néolibérales des années 70.
Si ce n’était plus la profitabilite qui guidait la répartition du travail alors on pourrait le partager en réduisant le temps de travail, on pourrait changer la nature des productions (disparition du luxe mais réponse aux besoins sociaux comme les emplois dans les hôpitaux, les écoles…), on pourrait re-localiser les productions, etc. L’accès à un travail pour tous serait une réalité.
Donc il faut s’attaquer à l’organisation du travail et à sa répartition. C’est pour cela que les communistes proposent la sécurité d’emploi et de formation.
Pour moi, le salaire pour tous, c’est ceux qui veulent « aider ». L’emploi pour tous, avec un bon salaire, c’est ceux qui veulent « résoudre ».
Pour terminer, ceux qui défendent les allocations existantes, ne sont ni ceux qui veulent « aider », ni ceux qui veulent « résoudre ». Ils sont de droite et défendent une logique de charité : on ne donne pas assez pour vivre car le bénéficiaire doit avoir honte de sa situation.
Quand le RSA est créé (promu par Martin Hirsch et mis en place par le gouvernement Fillon/Sarkozy), ce n’est pas par souci de justice sociale, ce n’est pas pour sortir de la misère les gens en situation de chômage total ou partiel, et ce n’est pas à la suite d’une lutte qui leur aurait imposer un compromis.
Le 1er avril 2021, le RSA socle s’élève à 565,34 euros pour une personne seule. Qui peut imaginer qu’on peut vivre correctement avec ça ??
Il ne s’agit pas de le supprimer à ceux qui en bénéficient. Il s’agit de dire que ça ne peut représenter en RIEN un horizon ou une situation acceptable.
Les communistes proposent la sécurité d’emploi et de formation.
Autrement dit, on met en œuvre le droit au travail de 1871, inclu dans notre Constitution mais jamais appliqué. Chacun a le droit à un travail stable et bien rémunéré, et pour faire face aux restructurations technologiques sans passer par le mécanisme du chômage, on crée des transitions par des périodes de formation qui n’interrompent ni le salaire, ni l’acquisition et le maintien des droits liés au travail.
Ce n’est pas suffisant pour transformer complètement la société. Mais c’est nécessaire.
Et ça ne veut pas dire qu’on attend cela en laissant mourir les chômeurs. On se bat à leurs côté contre la réforme de l’intermittence, contre la réforme de l’indemnisation chômage, etc… en revanche notre action ne s’arrête pas là. Notre ambition va au delà.
Il me semble que c’est le débat que veut lancer Fabien Roussel.
Et personnellement je me retrouve plutôt bien dans la gauche du travail.
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Jacqueline Derens :
Je ne savais pas qu’avoir un emploi et un salaire qui permettent de vivre dignement était une pensée de droite . J’ai donc toute ma vie était une femme de droite sans le savoir. Et de plus ayant cotisé pour un retraite décente et une sécurité sociale pour me protéger des aléas de la vie, j’aggrave mon cas car j’oblige aussi le patronat à verser pour les cotisations sociales. J’ajouterai que j’ai souvent fait grève pour des augmentations de salaires et de meilleures conditions de travail, je mérite donc une balle dans la peau. Merci aux camarades de la Nupes qui m’ouvrent enfin les yeux sur ma misérable vie de complice du capital.
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Jean Paul Legrand :
FABIEN ROUSSEL A RÉUSSI A JETER UN PAVÉ DANS LA MARE
C’est la lutte des classes. Depuis qu’un camarade comme Fabien Roussel développe en termes compréhensibles par tous la thèse marxiste du travail comme le vecteur de la création de richesses pour lequel il faut se battre afin que les forces productives puissent financer le travail et la formation pour tous avec des emplois utiles à toute la société, et que le travail soit de moins en moins le vecteur de l’accumulation privée de l’argent par milliards accaparée par la classe des capitalistes, ni l’aumône sociale qu’ils ont été contraints de céder par les luttes mais qu’ils utilisent pour créer une précarité et une division généralisée des prolétaires, les forces capitalistes et les porteurs de leur idéologie sont en rage car le secrétaire national du PCF renoue avec l’analyse révolutionnaire. C’est donc tout à fait compréhensible que leur haine les porte à déformer et mentir. C’est un bon signe pour le PCF que Fabien Roussel a eu le courage de lancer car cela va et doit faire débat.
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Marinette Bache :
L’intervention de Fabien Roussel sur la grande scène.
2 mots sur son discours.
Il est de bon ton depuis la veille de faire le buzz autour de ses propos sur le salaire plutôt que les allocs. Eh bien il reprendra, dans son discours et à très juste raison, ce thème. Fabien Roussel a redit ne pas vouloir « une France du chômage, des primes, des minimas sociaux et de la pauvreté ; on veut de la dignité, gagnée par le travail ». Si certains ont envie de se ridiculiser en interprétant qu’il est contre les instruments de solidarité, qu’ils le fassent ! Qui peut croire que le Secrétaire général du PCF est contre la Sécu ?
Je me félicite que Fabien Roussel ait, fermement, rappelé qu’il était pour retrouver un travail pour chacun avec un salaire permettant de vivre dignement. Déformez ses dires, opérerez autant que vous le voulez à des interprétations douteuses, les Français qui se sont retrouvés à devoir vivre d’allocations diverses savent eux le bonheur d’avoir un travail correctement payé. Ce devrait être l’objectif de toute la gauche. Le reste est affaire d’indignes postures dans les médias.
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De Bernadette FLAMENT texte transmis par Alain Ribes.
Au moins les choses sont claires aprés la polémique sur le travail et la rémunération de la force de travail .
Pour ceux qui en doutait les melenchoniens en bon réformistes annoncent clairement la couleur :
ils veulent perpétuer , accompagner le capital en l’égratignant a la marge .
Alors que les communistes et Fabien Roussel EUX en rappellant que seule la force de travail est productrice de richesses
Mettent en exergue la contradiction principale et fondamentale du systéme capitaliste l’affrontement de CLASSE
CAPITAL/ TRAVAIL
Montrant qu’il faut travailler , rassembler pour une vraie rupture avec la main mise du capital sur nos vies et la societé pour dépasser celui ci et non l’accompagner en l’égratignant a la marge …
Oui le communisme est la jeunesse et l’avenir du monde
Vos vaines polémique mensonges , production de faux et autres rumeurs putrides n’y changeront rien
Plein et total soutien a mon camarade Fabien Roussel face a la calomnie aux insultes et aux tombereaux de mensonges déversés a son encontre par les petits boutiquiers politicards, princes consort de la melenchonie en quête de notoriété
C.F
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Evelyne Ternant .
Après les réactions des dirigeants de la gauche aux propos de Fabien Roussel sur les allocations sociales, il faut faire une mise au point.
1) Il n’a jamais proposé leur diminution. Le programme » des jours heureux » qu’il a défendu à l’élection présidentielle contient au contraire leur augmentation.
2) Ce que les communistes défendent, c’est un projet de société incluant une Sécurité Emploi Formation qui fasse disparaître l’existence du chômage, mobilise la créativité humaine dont nous avons besoin pour répondre aux immenses défis actuels et dégage le travail de la brutalité du marché. Ce qui implique des conquêtes de pouvoirs dans les entreprises et sur les entreprises et les banques.
Là où les autres forces de gauche considèrent implicitement que la quantité et les conditions d’emplois sont irrémédiablement déterminées par le patronat, et acceptent sa logique de destruction systématique. D’où les propositions de revenu universel pour les uns, ou d’emplois financés par l’état pour les autres, qui dans tous les cas, laissent l’emploi entre les seules mains du capital.
Voilà où se situe le débat à gauche.
Un minimum d’honnêteté intellectuelle ne ferait pas de mal…
Il est étonnant d’entendre Jean Luc Mélenchon défendre tout d’un coup « la cotisation sociale », comme si elle avait été mise en cause par Fabien Roussel, alors que la proposition de LFI d’aligner le calcul de la CSG sur l’impôt sur le revenu est au contraire une mise en cause du principe de la cotisation sociale que seuls les communistes défendent aujourd’hui à gauche ….
Le débat doit avoir lieu sur ces questions fondamentales. Menons le dans le respect de la pensée de chacun.
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La petite polémique orchestrée autour des déclarations de F Roussel a le mérite de mettre le doigt sur un sujet décisif : la place du travail dans un projet de transformation politique, économique et sociale.
Passons sur le fait qu’il faut être assez malhonnête pour penser qu’il ( F Roussel ) aurait pour projet d’attaquer les allocataires du rsa et de supprimer les allocations familiales … sa tribune dans le monde est explicite
Remettons en perspective, aussi, que vivre du rsa ou être au chômage n’est pas un choix de fainéant mais une situation subie qui conduit à vivre dans l’insécurité sociale , la précarité et la misère… et qu’il faut en sortir
Donc remettre le travail , son contenu et sa finalité au coeur du débat à gauche est une bonne idée, n’en déplaise . Idée pas nouvelle d’ailleurs tant au PCF qu’a la CGT
Rappelons nous par ex qu’en 1945 ( tout en mettant en place la sécurité sociale ) Croizat refusa de créer une allocation chômage expliquant que notre rôle n’était pas de créer une armée de chômeurs ayant juste les moyens de survivre et utile au patronat mais de créer les conditions du plein emploi pour tous
Reposer celà dans les conditions d’aujourd’hui est en phase avec ce que portent la CGT et le PCF autour du NSTS et de la sécurité sociale professionnelle pour l’une et de la sécurité emploi formation pour l’autre.
Mais il faut le faire en évitant l’écueil d’opposer travail et allocations ( nécessaires ) , celles ci étant du salaire socialisé issu du travail .
Le faire aussi en ne mélangeant pas travail et travail salarié puisqu’en Marxistes affirmés nous pronons à terme l’abolition du salariat. En effet le travail salarie étant devenu le principal outil de servitude sous la propriété capitaliste il faut ( si l’on vise un autre modèle ) abolir les 2 termes de l ‘équation antagoniste : le travail salarié et la propriété capitaliste ( Marx et Engels ne m’ont pas attendu pour le prôner )
Mais nous n’en sommes pas là et il nous faut gagner une à une les étapes et les consciences : gagner et garantir un emploi à tous ,une formation tout au long de la vie , un salaire digne ,la reconnaissance des qualifications, l’éradication du chômage, la réduction du temps de travail…
Nous ne manquons pas de propositions de « classe » pour cela, plus d’organisations de masse pour les faire connaître de tous et organiser la nécessaire lutte pour les obtenir : c’est à mon sens notre problème majeur
En tous cas puissions nous nous approprier et porter ce débat qui est le nôtre : sans outrance et sans raccourci.
Pascal Fournet
Tribune de Fabien Roussel parue dans Le Monde le 13/09/2022
« J’assume défendre le parti du travail »
Le secrétaire national du PCF répond, dans une tribune au « Monde », aux critiques suscitées par ses propos sur « la gauche du travail » face à « la gauche des allocations [et] des minima sociaux ». Et persiste. Selon lui, le défi de la gauche est de « travailler à une société qui garantit à chacun d’avoir un emploi, une formation et un salaire tout au long de sa vie ».
En déclarant préférer le travail au chômage, je n’imaginais pas provoquer pareille polémique. Que n’avais-je dit ? Certains ont pris leurs plus beaux airs indignés et y ont vu une saillie inspirée des pires discours de la droite réactionnaire. D’autres sont allés jusqu’à s’élever contre un racisme à peine larvé. Quel délire !
Quand on parle des autres, on parle d’abord de soi. En s’indignant ainsi, que disent-ils d’eux-mêmes ? Qu’ils ont démissionné. Qu’ils ont renoncé à la grande ambition qui devrait rassembler la gauche : celle d’éradiquer le chômage. Si l’esclavagisme revenait demain, ils négocieraient avec le Medef le poids des chaînes. Pas moi. Car le chômage tue, il bousille des vies. Il fait basculer des familles entières dans la pauvreté. Il instille partout le venin de la division entre ceux qui ont un emploi et ceux qui en sont privés. De là où je vous parle, dans ce Nord ouvrier depuis si longtemps fier de ses usines et du savoir-faire de ses travailleurs, on sait la dureté du travail et le coût du chômage. On sait intuitivement que le chômage est « l’armée de réserve » du capital, comme le disait si bien Marx.
Remettre en cause la logique libérale du chômage
C’est la menace du chômage qui permet au Medef et aux libéraux d’imposer les bas salaires, les horaires élargis sans supplément de rémunération, le quotidien infernal d’une vie sans pause et sans plaisirs. Et nous devrions accepter le chômage de masse et nous contenter de garantir un revenu d’existence ? Il est temps, au contraire, de remettre en cause les logiques libérales qui ont toujours entretenu le chômage plutôt que de l’éradiquer, qui ont préféré l’accompagner plutôt que d’empêcher le déménagement de pans entiers de notre industrie.
Ouvrons les yeux. L’industrie représentait 24 % de notre PIB en 1980 et seulement 10 % en 2019. Notre flotte de pêche est passée de 11 500 bateaux, en 1983, à 4 500, aujourd’hui. Quant à la saignée paysanne, elle nous a fait passer de 1 263 000 exploitations agricoles, en 1979, à 429 000, en 2017. Résultat : 5 millions de privés d’emplois, 2 millions de bénéficiaires du RSA, 4,5 millions de primes d’activité versées par la CAF. Et 10 millions de Français sous le seuil de pauvreté. Beau succès.
Alors, j’assume. Je me bats pour une société qui se fixe comme horizon de garantir un emploi, une formation, un salaire à chacun de ses concitoyens. Et je m’inscris en faux contre ceux qui théorisent la « fin du travail ». Ce discours passe totalement à côté des réalités qui se font jour. Ayons de l’ambition pour notre pays.
Tant de besoins mériteraient d’être satisfaits. De quoi permettre à chacun de trouver sa place dans la société et de retrouver sa dignité par le travail.
Redonner du sens au travail
Regardez ces classes sans professeurs, ces trains qui ne circulent pas faute de conducteurs, ces services d’urgences fermés faute de personnels. Qui peut croire que nous relèverons le service public sans fonctionnaires en plus ? Qui peut imaginer que nous conduirons la transition écologique sans créer d’emplois ? Qui peut penser que nous pourrons reconquérir notre souveraineté énergétique, industrielle, alimentaire sans millions d’emplois supplémentaires ni formations massives ?
Bien sûr, à titre transitoire, les salariés ont besoin de protections, d’accompagnement et je serai à leur côté pour dénoncer toutes les attaques du gouvernement contre eux, avec cette réforme de l’assurance-chômage ou encore le projet de travail obligatoire en échange du RSA.
Mais quel beau défi pour un pays, pour la gauche, que de travailler à une société qui garantit à chacun d’avoir un emploi, une formation et un salaire tout au long de sa vie professionnelle. Un projet révolutionnaire qui va de pair avec l’amélioration des conditions de travail, la hausse des salaires, la réduction du temps de travail et le rétablissement de la retraite à 60 ans et vise à sécuriser tous les âges de la vie. Redonnons du sens au travail en l’émancipant de la puissance aveugle du marché et en se posant partout la question : comment produire et répondre à nos besoins, en respectant autant les êtres humains que la planète ? C’est l’ambition qui m’anime. Ni plus ni moins.