La déclaration de Fabien Roussel au soir du premier tour le 10 avril
Quelques réflexions, personnelles, et aussi trouvées sur les réseaux sociaux. A discuter, évidemment.. Et évolutif.
Sur le vote utile
Les 3 premiers sont arrivés là grâce au « vote utile ». Ils ont lors des dernières semaines pompé des voix aux autres candidats de leur camp. Avec des réflexes du genre « on ne vote pas pour ceux qui vont perdre, même si on les préfère », « votons pour celui qui a le plus de chances », etc..
On a remplacé le choix réel par une stratégie suggérée par les sondages et par ce type d’élection, et démultipliée par les militants des « mieux placés » pour écraser « les petits ».
c’est aussi une conséquence de ce système présidentiel non démocratique où seules les deux premiers seront sélectionnés alors qu’une triangulaire ou un jeu d’alliances au second tour pourrait donner des résultats très différents.
Dans ce cas précis Mélenchon et ses insoumis ont mené une campagne intense en dénigrant tous ceux qui n’avaient pas l’intention de voter pour eux. Cette attitude hégémonique était d’autant plus malhonnête qu’ils savaient très bien que la gauche n’avait aucune chance de gagner au second tour. Soyons sérieux , ce n’est pas avec une gauche réduite à 30% d’intentions de vote qu’il fallait construire cette fable à usage personnel. Mais cela a bien fonctionné.
J’ai un voisin qui comptait voter pour Fabien Roussel en raison de son programme et de sa bonne campagne. De plus il n’apprécie pas du tout Mélenchon et ses méthodes. Mais il s’est laissé impressionner par la campagne de culpabilisation et de débauchage. Qu’en retiendra t’il comme souvenir ?
Mais l’important, connaissant bien ce voisin, c’est qu’une fois cet épisode délicat passé, nous serons encore complétement ensemble et fraternellement dans les mêmes combats.
Les scores obtenus le 10 avril au soir ne reflètent donc pas la réalité du scrutin. Il y avait 6 candidats à gauche et Mélenchon a pompé des voix aux 5 autres comme le montre ces chiffres (bien sûr à prendre avec précaution) :
Jean-Michel Galano :
Opinion Way a fait un sondage sortie des urnes sur le vote de conviction des électeurs auprès des candidats de gauche, voila ce que cela aurait donné sans le vote « utile »:
Mélenchon 11
Jadot 9,6
Roussel 4,8
Hidalgo 3,7
Poutou 1,6
Arthaud 1,2
Ça devrait fait réfléchir les états majors pour les législatives et après, les résultats d’hier sont donc trompeurs à plus d’un titre…
Tout d’abord j’adresse mes félicitations a l’UP pour le bon résultat obtenu. Mais arrêtez de justifier la non réalisation de vos objectifs par une responsabilité du PCF. Au lieu de vampiriser des réseaux PCF dans l’objectif de débaucher l’électorat ROUSSEL avec le vote utile vous auriez du consacrer votre temps à conquérir les 2% voir plus parmi les 12 millions d’abstentionnistes et ainsi avoir des réserves de voix pour gagner au 2°tour. Faites attention à une dérive hégémonique que nous avons connue et subi sous feu le PS. Enfin il ne vous aura pas échappé que la stratégie présidentielle résultant de l’inversion du calendrier pousse à l’organisation de la bi-polarisation de la vie politique de type USA et GB (Républicain & Democrate) impliquant la disparition des partis politiques. A FI est ce cela que vous voulez avec le nouveau mouvement UP sachant que Macron veut lui aussi créer un nouveau mouvement ? ??
Coupables ?
Après Mitterrand, qui a tout fait pour faire couler le Parti Communiste, Mélenchon a pris le relais depuis quelques années. Ces dernières semaines, avant le 1er tour ses fidèles avaient fabriqué un coupable pour son échec annoncé. Un seul coupable : le PC. Même pas les autres à gauche.. Comme par hasard, plus fort qu’eux…
Une façon aussi de dédouaner la social-démocratie (quinquennat Hollande et autres) qui est bien la seule responsable de cette situation catastrophique de la gauche, réduite à moins du tiers des voix.
Le vrai responsable de cette situation catastrophique c’est bien le Parti Socialiste, avec Mitterrand qui a refusé de changer ce mode de scrutin, avec Jospin qui l’a renforcé en modifiant le calendrier des législatives, et avec Hollande qui a dégouté les plus vulnérables du vote à gauche en faisant une politique réactionnaire et en nous pondant Valls et Macron. On a alors commencé à entendre « la gauche et la droite c’est pareil » et les principales victimes de l’ultralibéralisme se sont réfugiées en partie dans l’abstention et en partie dans le vote extrême droite. Les dégâts sont énormes.
Pour revenir au 10 avril, il y a beaucoup de gens qui ne veulent pas se rendre compte que « tous » les partis, ont présenté des candidats aux élections présidentielles: UP / LFI, PCF, PS, EELV, LO, NPA.
Nous ne sommes pas pour un parti unique, nous !
Et si Mélenchon s’était un peu remis en cause ? Qu’a t’il fait de son bon score de 2017, qu’a t’il fait en 5 ans, a-t’il cherché à créer une union sur une plate forme commune, à regrouper nos forces ? Non il a continué son hégémonisme, n’a rien négocié, et est parti tout seul présenter SA candidature avec SON programme..
Après « La République c’est moi » on a eu « La Gauche c’est moi ». Alors les coupables….
Martine Fort (texte de Sandra Salomon)
« La question que pose Mélenchon à toute personne de gauche , qu’a-t-il fait des presque 20% qui avaient voté pour lui (dont moi) en 2017 ?
Qu’a-t-il fait depuis 5 ans pour élargir le socle électoral de la gauche et être effectivement devant Le Pen ?
A-t-il cherché à rassembler la gauche, à s’allier avec ses potentiels alliés autour de grands principes , à défaut d’un programme ?
Point du tout. Il a pensé qu’on avait voté pour sa belle gueule et sa personne remarquable qui dépassait tous les autres d’une tête, ce qui l’a perdu et nous avec.
Qu’a-t-il fait de ce beau résultat qu’il fallait amplifier ?
Il a commencé par contester l’élection, dire son résultat illégitime, prétendre que c’était lui qui aurait dû être élu et promis de virer en moins de 3 mois celui qu’il présentait comme un mariole pour prendre sa place à l’Elysée.
Là il a complètement vrillé et la suite ne s’est pas arrangée.
A-t-il cherché à étendre et renforcer les forces de gauche ?
Absolument pas. Tout au contraire il n’a cessé de diviser, s’est mis en position de concurrence pour éliminer les autres courants, exactement comme il fait maintenant avec son slogan de vote utile qui lui fait pomper des voix sur les autres gauches mais rien gagner pour la gauche, assécher les autres courants pour les dominer jusqu’à les faire disparaître après les avoir solidement injuriés ,. Il n’a fait que ça pendant 5 ans et aucune réalisation qui puisse être mise à son crédit dans une ville quelconque .
Ses dérives anti-républicaines et communautaires pour draguer un certain électorat , celui du CCIF avec qui il organise des manifestations, son programme qui ne tient pas debout, totalement irréaliste et démagogique , outre ses positions à l’international, l’ensemble interdit de voter pour lui, question de principe.
De plus, last but not least, lui donner un bon score, c’est valider ses mensonges et surtout obérer l’avenir de la gauche qui a besoin de se reconstruire, sans lui, sans son populisme et son goût du pouvoir.
La gauche n’a pas besoin d’un chef, et un seul doué d’une grande gueule, elle a besoin pour se reconstruire de réfléchir sérieusement, de se rénover et d’inventer, d’être toute entière écologique et sociale dans tous ses courants , ce qui la constitue comme gauche, et à partir de là elle a besoin de discuter et de se rassembler, consciente que chaque courant a besoin de s’allier avec les autres et non de rêver de tuer les autres pour être le 1er et le seul.
La stratégie Mélenchon et sa personnalité de chef en quête de pouvoir, son sectarisme, qui empêchent de construire une nouvelle gauche, non populiste, mais républicaine et laïque, ne se fera qu’à condition d’écarter Mélenchon.
Un système électoral antidémocratique, celui de la 5e République
Notre système électoral est une aberration. L’élection du président de la république au suffrage universel, contrairement à l’apparence, est un danger pour la démocratie. On nous fait choisir entre des personnes et non entre des projets. On donne des pouvoirs exorbitant à une personne pendant 5 ans, un pouvoir absolu, y compris pour faire le contraire de ce qu’elle avait promis. On organise un match entre deux finalistes en ayant interdit tout accord entre les deux tours, ce qui pourrait donner un résultat très différent.
Ce système favorise les aventures personnelles, ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce sont trois populistes qui arrivent en tête.
Et l’élection législative dans la foulée, invention résultant d’un accord entre la droite et le PS, n’a fait qu’aggraver les choses.
Le président de la république devait être élu par le parlement, et révocable par ce même parlement.
Grâce à cette constitution d’un autre âge le système est verrouillé.. C’était d’ailleurs le but. Alors démocratie ?
Michel Taupin :
CE MAL QUI NOUS RONGE !
Les faits sont là. Les gouvernements successifs ont peu à peu appauvri les français, jusqu’à la pensée. De déceptions en déceptions, de revers en revers, beaucoup de nos concitoyens expriment leur désarroi, leur colère sourde, une forme de désespoir face à l’impossible changement souhaité, par des protestations qui éclatent à partir d’une étincelle qui embrase tout à coup le cœur et l’esprit, la goutte d’eau de trop qui fait déborder le vase saturé d’injustices, de mécontentements, d’insatisfactions, de mépris et de frustrations…
Le mal est profond. Il a creusé son large sillon au fur et à mesure que la France Officielle appliquait méthodiquement, pernicieusement, ses politiques néolibérales dévastatrices. Ce mal est sans aucun doute le pire et aussi le plus irrationnel parce qu’il pénètre l’âme et obscurcit la sagacité. Oui, il ronge de l’intérieur notre humanité en érodant implacablement toute sensibilité, toute bonté, toute fraternité. Les souffrances chroniques qu’il engendre ne se manifestent chez bon nombre de nos concitoyens, que dans la mutinerie, la provocation, la révolte, et de plus en plus dans la haine des autres, avec au bout du compte la forme suprême du défi, la promotion du pire.
Ces hommes et ces femmes sont souvent dans des états d’émotions triviales que l’on aurait tort de mépriser au lieu de comprendre, mais ce sont des états de fragilité, de crise incessante que s’empressent d’exciter, d’exhorter, de manipuler en leur faveur et avec succès, tous les ploutocrates, autocrates et autres führers à l’affût de l’exercice d’un pouvoir tyrannique dont les ressorts sont banalisés. Et ils les exploitent d’autant plus aisément que les forces sincères qui s’y opposent prêchent dans un désert culturel, intellectuel et antidémocratique de plus en plus envahissant.
La paupérisation du peuple de France, son exploitation éhontée et le mépris souverain dans lequel il est tenu par le pouvoir en place, le plonge dans un état dépressif grave, dans une obscurité qui peut rendre aveugle et qui semble sans issue. Et c’est bien de là, de cet authentique recul de civilisation, que peuvent surgir à tout moment de terribles démons. Aussi, je n’hésite pas à dire comme Aragon, que le moyen-âge est de retour. Alors surtout, ne lui laissons pas le champ libre !
Le problème est que seuls les communistes et les insoumis proposent de changer la constitution pour supprimer ce scrutin aberrant, cela risque donc de durer… Le système est bien verrouillé.
La montée de l’extrême-droite
Régulièrement nos dirigeants ont présenté l’extrême-droite comme leur ennemi, pour que les mécontents de leur politique ne se tournent pas vers la gauche. Ils ont choisi d’activer un « adversaire officiel ». Résultat : ils lui ont rendu service et l’ont constamment renforcé.
Dernièrement l’opération Zemmour est significative : les droites En Marche et Les Républicains ont, avec le concours des médias de Bolloré, lancé Z comme nouvel épouvantail, en espérant diviser l’extrême-droite et nuire à Le Pen. Encore raté : le total extrême-droite a monté et Le Pen a de plus une réserve de voix… Le danger s »est aggravé, merci Hollande et Macron.
Sur le 2e tour
La peste ou le choléra ?
Une situation détestable. Monsieur Thatcher ou Madame Bolsonaro ? On comprend que la décision soit difficile à prendre.
Le choix entre l’extrême droite et ceux qui nous amènent l’extrême-droite…
Certains vont voter Macron pour éviter Le Pen, en votant avec dégout et en se bouchant le nez.
D’autres se refusent à mettre un bulletin Macron après tout ce qu’il a fait durant son quinquennat, ils voteront blanc ou resteront chez eux.
Dilemme car le danger est réel.
Personnellement, en 2017 au 2e tour j’ai voté blanc, je ne pouvais pas voter Macron et je ne voulais pas m’abstenir, ce qui pour moi est une fuite. J’ai aussi pensé que MLP serait forcément battue au 2e tour et qu’il valait mieux que Macron n’ai pas trop de voix. Cette fois-ci je pense que le danger facho est réel, avec toutes les conséquences graves pour tous les gens des banlieues d’abord, mais aussi pour la démocratie, ou ce qu’il en reste. Donc cette fois ci je ne voterai pas Macron mais je mettrai le bulletin pourtant son nom pour éviter le pire.
La formule utilisée par Fabien Roussel dans sa déclaration du 10 avril : « j’appelle à battre l’extrême droite, à la mettre en échec en se servant du seul bulletin qui sera à disposition. »
Yvon Huet :
Reconstruire une gauche, plus que nécessaire !
On voit bien, comme l’exemple dans d’autres pays l’a montré, que le populisme est une impasse. La gauche ce n’est pas cela On recommence en 2027, et en 2032 ? Il faut en sortir, et reconstruire sur de nouvelles bases, sans parti hégémonique (on a eu suffisamment la social-démocratie pour écraser la gauche et qui l’a discréditée).
Voila , c’est dit , Corbieres, un des seconds de JLM, le soir du 11 avril dans l’émission Ce Soir sur la 5 : « nous n’utilisons pas le mot de gauche. C’est répulsif. «
La remise en cause du parti communiste serait néfaste pour tous. N’oublions pas que les grandes conquêtes sociales n’ont été arrachée que lorsque celui-ci était fort.
La campagne récente de Fabien Roussel a jeté des bases, a fait réfléchir à des solutions, a fait des propositions à discuter. Un seul parti ne changera pas les choses tout seul.
Quoi qu’il en soit un changement réel ne peut désormais arriver que si un grand mouvement social le déclenche. Les urnes ne suffiront pas avec ce système verrouillé.
Nos conquis sociaux ont été obtenus par la lutte, pas dans les urnes.
Avec ces quelques lignes je voudrais remercier Fabien Roussel, pour son endurance et son courage durant la campagne, tout la richesse qu’il a apportée au débat. Sa candidature a contribué à rajouter des voix à gauche, à aller chercher de nouveaux électeurs qui ne se seraient sans doute pas déplacés pour aller voter dimanche dernier.
Sans sa candidature, une partie de la gauche n’aurait pas été représentée. Cela s’est vérifié dans histoire : la gauche est plus forte dans la diversité des idées et par les débats « par le haut » qu’elle peut susciter, cela n ‘a rien à voir avec le nombre de candidatures. Fabien a occupé une part de l’espace médiatique, du temps de parole supplémentaire de discours à gauche arraché aux éternels débats de la pensée unique économique et des thèmes identitaires, cela nous a fait du bien, et cela a contribué à ancrer les questions sociales dans les débats.
Les reproches qui lui sont adressés, à lui et à d’autre candidats, d’être responsable de l’absence d’un candidat de gauche au second tour sont infondés. Cela relève au mieux d’une méconnaissance des mécanisme et des dynamiques électorale en jeu, au pire, d’une ligne assumée prônant l’existence d’un nombre réduit de candidats et de partis politiques en France au service d’une vision hégémonique de queqlues uns. Poussé à l’extrême, cela conduirait d’ailleurs au système caractéristique des USA où seul 2 partis se présentent et peuvent accéder au pouvoir, 2 choix possibles uniquement : le paradis du vote utile où le pauvre Bernie Sanders en est réduit à soutenir Biden pour éviter Trump. En France, c’est une vision qui n’est pas nouvelle, déjà en 2007 le PS et sa candidate Ségolène Royal reprochaient aux autres formations de gauche la multiplicité des candidatures brandissant le risque d un nouveau 21 avril 2002 , et déjà on était prié de justifier notre existence, ne pas trop faire campagne et ne pas trop se montrer.
Mais surtout ce reproche traduit une méconnaissance des dynamiques de votes : reprocher à Fabien Roussel ses 800 000 voix, c’est refuser de voir par exemple les 12 millions d’inscrits qui se sont abstenus et que personne n’a réussi à convaincre, et surtout, les 10 millions de voix supplémentaires qui votaient jadis à gauche et qui votent aujourd’hui LREM ou RN. C’est aussi ne pas comprendre que les votes ne s’additionnent pas forcément avec des électorats qui ne se recoupent pas parce que les offres politiques ne sont pas les mêmes. Additionner ces électorats est aussi pertinent que de vouloir augmenter la fréquentation d’un festival de rock, en regroupant tous les groupes de musiciens dans une seule et même scène, les faire jouer tous ensemble dans un seul et même groupe, et ainsi s’imaginer que les publics qu’ ils auraient rassemblés chacun d’entre eux dans des concerts uniques, s’additionneraient … c’est une vision vraiment naïve … en musique, comme en politique.
Ce refus de voir cette réalité en face est une forme d’auto-défense que les psychologues connaissent bien chez les individus, le refus de voir un problème plus profond et plus difficile à résoudre pour lequel il est bien plus commode de trouver une explication facile afin que ce soit plus supportable à vivre, et souvent il est alors plus commode de rejeter la faute sur les autres et trouver des coupables (surtout si en plus ils sont communistes…).
La seule question qui vaille d’être débattue est la suivante : pourquoi la gauche plafonne-t-elle à 25-30% alors que dans un passé récent elle atteignait le seuil des 50% et pouvait même espérer gagner une telle élection?
On remarquera qu’au fil des années il y a un glissement dans les ambitions affichées : il ne s agit plus de gagner les présidentielles, mais simplement d’accéder au 2ème tour, afin, nous dit-on, de mettre en débat pendant 2 semaines supplémentaires entre les deux tours donc, des propositions de gauche. En effet, nous savons tous compter, même avec 29-30% en réserve de voix au second tour pour la gauche, il n ‘y a rien à espérer de plus que ces 2 semaines de sursis : il est en effet impossible de remporter le second tour avec 30% et environ 20 millions de votes qui manquent. On retrouve ce déni face à un problème plus profond, et l’explication facile de la désignation du coupable qu’est la pluralité en politique.
Insistons, sur beaucoup de sujets que la gauche avait délaissés, Fabien Roussel a pu apporter une vision originale comme le mix énergétique alliant nucléaire et renouvelable, la tranquillité publique, le rapport à la république, à la laïcité, à la liberté d’expression, défendant un vivre ensemble respectant les différences. Une candidature à gauche qui n a pas laissé tous ces sujets comme un monopole de la droite : j ai reçu beaucoup de messages spontanés de citoyens en dehors de mon cercle militant je précise, me disant qu’il désespérait de voir un jour un candidat de gauche défendre le nucléaire, et qu’ils en avaient marre d’être catalogué à droite, voir extrême droite dès lors qu’ils se déclaraient favorable à cette énergie, ou défendre la laïcité, et qu’ils étaient content d’entendre Fabien Roussel dans les médias aller dans ce sens. Et surtout cela n’a pas été un candidat social-démocrate de plus, il a proposé une transformation en profondeur du système économique, contestant les pouvoir exorbitant de la finance et des entreprises, proposant concrètement de nouveaux pouvoirs d’interventions aux salariés, une refonte et un renforcement des services publics, une tout autre logique économiques loin d’un simple aménagement par de la fiscalité ou une relance de type keynésienne. Il a parlé comme aucun candidat ne l’a fait, du monde du travail, de l’industrie, de la science, de la recherche, parce que venant d’un territoire victime de la désindustrialisation et aussi par ses nombreuses rencontres dans les entreprise dans toute la France.
En ce sens pour moi Fabien Roussel a tracé une voie à suivre pour la gauche pour qu’un jour on n’entende plus jamais que la majorité des employés, techniciens et ouvriers ont voté RN lors de tel ou tel scrutin .
Non, si il manque 15 à 20 millions de voix à la gauche, manifestement ce n’est pas la faute aux communistes, mais bien l’incapacité de la gauche tout entière à parler au monde du travail, à travailler correctement avec les syndicats, à avoir un discours crédible sur un tas de sujets. Et c’est un problème bien plus ardu qu’un simple jeu d’arithmétique électoral.
Pour terminer il faut évoquer cette spirale du vote utile qui a tout emporté les 2 dernières semaines, jusqu’aux dernier jours et qui a siphonné les candidats de gauche au profit d’un seul . On a observé le même phénomène à l’extrême droite et à droite. Des enquêtes d’opinion confirment ce qu’on a ressenti sur le terrain avec de nombreux témoignages de gens nous disant qu’ils allaient voter pour le candidat de gauche le mieux placé dans les sondages, quant bien même ils nous disaient qu’ils auraient volontiers voté pour notre candidat Fabien Roussel si seul le critère du vote de conviction prévalait. Les électeurs sont cadenassés dans un système électoral à 2 tours et avec cette difficulté nouvelle qui s’ajoute depuis 10 ans d’un affaiblissement général de la gauche où la présence au second tour n’est même plus acquise. Ils en sont réduit à voter sur un critère de stratégie et moins de conviction et cherchent désespérément une issue à cette situation. On le voit d’ailleurs à la déprime générale ambiante, bien avant les résultats du premier tour. Ce n’est pas sain comme fonctionnement démocratique. Et je ne pense pas qu’on résoudra le problème durablement par une simple pirouette électorale, mais par un travail de fond de reconquête d’un électorat populaire, pour ne plus avoir à se poser cette question du vote utile, et je pense que cela prendre du temps.