RSA et fake news.. La manipulation.

* Les faits *

Pour les marxistes la place du travail dans la société capitaliste est un sujet essentiel. Revenir aux sources ne serait pas un luxe.

Le secrétaire national du PCF publie « le Parti pris du travail » le 24 avril. Il y propose notamment de « créer les conditions pour que plus personne n’ait à recourir au RSA » en garantissant « à tous un emploi ou une formation avec un salaire ».  –> RSA : Revenu de Solidarité Active

Fabien Roussel a déclaré que le RSA n’est pas un horizon de vie et a proposé de le remplacer par une véritable sécurité professionnelle, garantissant un emploi, une formation et un salaire, affirmant que le RSA installe la pauvreté plutôt que de la combattre.

«Je veux supprimer le RSA. Évidemment que le RSA n’est un horizon de vie pour personne ! Remplaçons le par une véritable sécurité professionnelle, garantissant un emploi, une formation, un salaire», voilà la phrase.

* La polémique *

Ne retenant que le début de la phrase «Je veux supprimer le RSA »,  Monsieur Melenchon lance une campagne « Fabien Roussel veut supprimer le RSA ! Fabien Roussel veut supprimer les allocations, etc. Cette polémique prend de l’ampleur relayée par quelques uns de ses adeptes sur les réseaux sociaux et par la presse de droite. On connait la méthode : tronquer une phrase pour utiliser cet extrait à des fins malveillantes. C’est classique – cela s’appelle un détournement de citation – et malhonnête, très malhonnête..

Monsieur Mélenchon fait semblant d’oublier qu’il disait, à juste titre, exactement la même chose en 2012 !Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose… Hélas oui, certaines personnes ont cru à ce mensonge, y compris des proches du PCF qui se sont sentis déstabilisés par cette affirmation. « Il veut supprimer le RSA ! ». Il faut quand même ne rien connaitre à l’histoire du PCF pour avaler une telle chose.

Oui, Fabien Roussel a évoqué l’opposition entretenue par la droite et le RN, entre ceux qui travaillent et les bénéficiaires du RSA « Cela a permis à la droite de séparer les gens entre les travailleurs et ceux qu’elle appelle les « cassos » « .

A qui ceux qui relaient une telle calomnie vont-ils faire croire que les communistes méprisent les bénéficiaires du RSA ?
A qui vont-ils faire croire que le PCF quand il parle de la valeur travail se rapproche du MEDEF et de la droite ?
On peut espérer que certains militants sincères de la gauche vont enfin ouvrir les yeux et rétablir la vérité auprès de leur entourage…

* La vérité *

Oui, le PCF est pour la suppression du RSA, parce que oui, il veut le remplacer par la Sécurité Emploi Formation.

Le RSA est un pansement sur une plaie,
un pansement très utile.
Mais soigner la plaie pour qu’il n’y ait plus
besoin de ce pansement serait encore mieux !

Le projet « Sécurité Emploi Formation » brièvement expliqué ci-dessous :

https://www.pcf.fr/la_securit_emploi_formation_en_5_points

Une preuve supplémentaire que le PCF ne s’attaque pas aux allocataires du RSA c’est qu’il vient de déposer une proposition de loi pour étendre celui-ci aux moins de 25 ans :

https://www.pcf.fr/nous_demandons_le_rsa_pour_les_moins_de_25_ans

Nous voulons mieux que le RSA

 


 

* Points de vue *

Yvon Huet, journaliste :

Revenir aux Sources pour Avancer
Que d’encre virtuelle versée sur les écrans après le post de Mélenchon fustigeant le PCF qui voudrait couper les vivres aux allocataires du RSA… Certes on peut s’amuser en reprenant les propos de Monsieur la République en 2012 disant mot pour mot la même chose que Fabien Roussel sur le sujet. Cet incident récurrent de la polémique de bas étage donne une indication. Il faut revenir aux sources de nos combats pour envisager l’avenir avec sérénité. Les revendications de la CGT sont pour moi les meilleurs repères pour faire avancer le débat politique. Ce n’est pas un hasard si le discours de Sophie Binet passe si bien quand il est si difficile à faire passer avec Fabien Roussel. Ce n’est pas la question de savoir qui est meilleur que l’autre. L’important c’est ce qu’on défend.
Ce que je sais, par exemple, c’est qu’en France, si on ne vit pas avec un minimum de 2000 euros par moi on doit sacrifier quelque chose dans ce qui fait une vie épanouie, l’alimentation, la convivialité, la culture, les loisirs et le dévouement à une cause collective, quelle qu’elle soit. Le programme du NFP est loin derrière sur ce sujet et ce n’est pas un hasard. Le compromis par le bas à 1600 euros est imposé par la FI, EELV et le PS. Question d’impossibilité budgétaire ? Non, mais question d’une certaine difficulté d’aller chercher l’argent là où il est en remettant en cause la dictature des maffieux de la finance française et internationale.
Et le RSA me direz-vous ?
Comme Mélenchon en 2012 et Roussel en 2025, je dis BASTA. Donnons aux allocataires du RSA l’occasion d’un retour rapide à l’inclusion citoyenne en bousculant l’existant rampant de la bonne conscience charitable. En fixant des étapes certes parce que c’est un énorme chantier à ouvrir. Mais si on ne le fait pas on restera dans le jus de la division entre ceux qui d’un côté triment pour pas grand chose et les autres qui ne peuvent plus trimer pour pas grand chose aussi.
La France, un des pays les plus riches du monde avec une pauvreté galopante ? BASTA !

Un article dans l’Humanité du 21 /02/24