Intelligence Artificielle. Réseaux sociaux. Monde numérique.

Sommaire :

  1. Tribune d’Alexandre Basquin
  2. Cédric Villani, mathématicien, nous explique la réalité mathématique
  3. Comment reprendre la main, dossier dans l’Humanité
  4. De qui se moque l’Élysée ? par le SNJ CGT, Syndicat National des Journalistes
  5. Impérialisme Artificiel, par le PCF
  6. Faut-il quitter le réseau X Twitter d’Elon Musk ?
  7. La start-up chinoise DeepSeek est-elle en train créer un nouveau « moment Spoutnik » ?
  8. « L’Europe risque de rater le train de l’IA » alerte Federico Santopinto directeur de recherche à l’Iris
  9. Éviter le plus possible les GAFAM
  10. L’informatique libre
  11. L’IA c’est quoi ? vidéos explicatives

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Sommet sur l’IA de Paris les 10 rt 11 février : le besoin d’un « bouclier numérique »

Tribune Par Alexandre Basquin, sénateur PCF du Nord.

Publié le 6 février 2025 dans l’Humanité

Les 10 et 11 février prochains, se tiendra à Paris le sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA). C’est un moment majeur au regard de l’évolution rapide de cette technologie, qui soulève de très nombreuses interrogations et inquiétudes légitimes.

L’IA investit tous les champs de notre vie et porte autant de promesses d’émancipation que d’aliénation. Aujourd’hui, son développement tient essentiellement dans les mains de quelques multinationales et son impact sur le monde est mésestimé, alors que d’urgentes questions d’ordre démocratique se posent. Récemment mis sur le marché, le chatbot chinois DeepSeek véhicule ainsi, sans avertissement, de fausses informations et n’offre aucune garantie de protection des données personnelles, comme l’américain ChatGPT d’ailleurs.

Ainsi et alors qu’il pourrait être un formidable outil au service du bien commun, le développement de l’IA est l’actuel enjeu d’une course folle au profit, qui a déjà des conséquences politiques et géopolitiques. Les résultats de l’IA sont spectaculaires en matière de diagnostics médicaux, de codage informatique, de chimie, de génétique… Mais les questions de droits d’auteur, de reconnaissance faciale, d’armements autonomes, d’espionnage et de bilan carbone n’ont toujours pas de réponse.

Armée, satellites, navigation spatiale… du fait des défaillances de la puissance publique, les « Big Tech » disposent aujourd’hui d’un pouvoir considérable dans de nombreux secteurs de nos sociétés.

À cela s’ajoute le fait que l’administration Trump a dévoilé son programme « Stargate » avec une mise de départ de 100 milliards de dollars consacrés à la recherche et au développement de systèmes d’IA « made in USA » . Elon Musk, lui, ambitionne d’asseoir toujours plus son autorité à travers son projet xAI et le régime chinois n’est pas en reste.

Et la France ? Les annonces d’Emmanuel Macron faites le 21 mai dernier paraissent bien insuffisantes. Tout comme la création, annoncée le 31 janvier, d’un Institut national pour l’évaluation et la sécurité de l’intelligence artificielle, qui aura ni budget ou ressources humaines propres et qui ne disposera d’aucun pouvoir de régulation.

Outre les seuls aspects techniques, nous sommes face à un tournant politique. N’ayons pas peur des mots, l’IA peut devenir une véritable « arme numérique de destruction massive », tant dans la sphère privée que dans la sphère publique. Le règlement européen « AI Act » apparaît être une défense bien trop légère face à la vigueur des attaques américaines notamment. Il y a donc besoin d’un véritable « bouclier numérique » à l’échelle mondiale, qui placerait l’humain avant le capital.

Un « bouclier » doté d’un arsenal juridique solide, d’une éthique numérique partagée, et qui pourrait s’appuyer sur une COP du numérique, sous l’égide des Nations unies afin de déployer une réelle régulation internationale. Le développement de l’intelligence artificielle doit être géré par les institutions publiques couplées à des autorités de contrôle et de régulation indépendantes, avec pour seul objectif de reprendre la main et de se saisir de l’IA pour régler les désordres de l’humanité et non y participer.

Nous sommes à un moment de bascule où toutes les manipulations sont possibles. Ce choc technologique entraîne un choc de civilisation. Deux chemins s’ouvrent : celui du progrès émancipateur ou celui de la tyrannie numérique. Il nous faut donc un sursaut politique, démocratique et citoyen à la hauteur des enjeux d’aujourd’hui et de demain.

Le sommet qui s’ouvre ne doit pas rater cette cible.


Sommet de Paris sur l’IA : sous le bluff, les fonctions

À l’approche du très médiatique sommet de Paris sur l’intelligence artificielle (IA), qui se tiendra les 10 et 11 février 2025,
Cédric Villani nous explique la réalité mathématique qui se cache sous ce nom-spectacle.

Mieux comprendre la mystérieuse intelligence naturelle, c’était un objectif des pères fondateurs de l’IA, les Turing, Minsky, McCarthy, dans les années 1950.

Anticipant la croissance exponentielle de l’informatique naissante, tant en puissance de calcul qu’en mémoire, ils y voyaient un extraordinaire terrain de jeu scientifique pour étudier le raisonnement. Chemin faisant, l’ambition a bien diminué, et pour l’IA d’aujourd’hui il ne s’agit plus de penser mais seulement d’effectuer des tâches que l’on aurait cru réservées aux êtres intelligents. Et cela par la mise au point de fonctions sophistiquées sur mesure.

Prenez un logiciel de diagnostic automatique surperformant : il n’a aucune idée de ce qu’est une maladie, ni un patient, c’est juste une fonction.

Une fonction ? C’est une relation entre une variable d’entrée x et une variable de sortie y. On note ça y = f (x) et ça date du XVIIe siècle. Il y a la fonction qui calcule la trajectoire d’une balle à partir de sa position et vitesse initiales ; la fonction qui calcule vos impôts à partir de vos revenus ; et des millions d’autres. Fixez deux nombres a et b, et la fonction y = ax + b c’est l’équation d’une droite, on dit que a et b sont des paramètres. Pour la fonction parabole, trois paramètres (y = ax2 + bx + c). Et ainsi de suite pour tous les usages, d’ailleurs il a été proposé une formule à trois paramètres (abc) pour simplifier les impôts.

Rien d’inquiétant, n’est-ce pas ? Eh bien, l’immense majorité de ce qu’on appelle IA, aujourd’hui, n’est autre que des fonctions à paramètres. Prenez un logiciel de diagnostic automatique surperformant : il n’a aucune idée de ce qu’est une maladie, ni un patient, c’est juste une fonction. À x, l’image médicale (traduite en collection de nombres), il associe y, le diagnostic (en nombres aussi). Ou un logiciel de conversation, Chat-GPT, Claude, Llama ou Mistral : à une question x il associe une réponse y. Évidemment c’est plus subtil qu’une parabole, ça utilise jusqu’à 1 000 milliards de paramètres ! Évidemment aucun humain n’a écrit cette fonction, on laisse à d’autres programmes le soin d’ajuster les paramètres (apprentissage automatique) via des calculs, des banques d’exemples, des essais-erreurs.

Et une fonction n’a pas plus d’intelligence qu’une parabole… mais le concept de fonction a révolutionné les sciences, et bien sûr des fonctions subtiles peuvent changer la donne. Évidemment, « faiseur d’intelligence artificielle » c’est plus ronflant que « grossiste en fonctions à paramètres », mais les géants de la tech ont besoin de ce bluff pour étancher leur soif de domination !


Julia Hamlaoui, cheffe de service de L’Humatinale,
dans l’Humanité du 10//02/25 qui  développe ce suijet dans son numéro du jour
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« Durabilité », « frugalité »… les promesses d’Emmanuel Macron, transformé en VRP de l’intelligence artificielle « à la française » le temps de son interview sur France 2 hier soir, ont tout de l’enrobage publicitaire qui n’a pas tardé à laisser place aux véritables objectifs. « La première chose est que l’on doit être dans la course, dans la géopolitique de l’innovation. Avant de réguler, il faut dire : « Nous, on veut en être » », n’a pas hésité à expliciter le porte-étendard de la « start-up nation ».

Derrière l’affichage d’un appel à la « régulation mondiale », pas question d’être pionnier en la matière car à protéger les droits sociaux, l’environnement, les libertés publiques, le président estime qu’« on se coupera de l’innovation et on aura aucun acteur du secteur ». Les 109 milliards d’investissements, l’installation de méga data center sur le territoire, le développement de partenariats public-privé… s’inscrivent dans cette trajectoire.

« Non seulement le paradigme actuel nous enferme dans une course technologique insoutenable, mais il nous empêche aussi d’inventer des politiques émancipatrices en phase avec les enjeux écologiques », alertent des associations et syndicats (Quadrature du Net, LDH, Attac, Snes-FSU, SAF…) réunis dans un collectif baptisé Hiatus, exigeant « une maîtrise démocratique de cette technologie et une limitation drastique de ses usages, afin de faire primer les droits humains, sociaux et environnementaux ». Car contrairement à ce que prétend le chef de l’État pour faire de l’IA un véritable « bien commun », on ne peut attendre au risque de voir l’emprise actuelle d’un capitalisme de plus en plus réactionnaire et autoritaire se resserrer jusqu’à étouffer toute autre voie/x. 

Lire ici :


Sommet de l’IA : de qui se moque l’Élysée ?
par le SNJ CGT
 

Alors que Paris est sur le point d’accueillir, les 10 et 11 février, le Sommet pour l’action sur l’IA (intelligence artificielle), les signes d’un événement verrouillé pour la presse se multiplient.

Ainsi, des dizaines de journalistes, dont de nombreux spécialistes de la question, n’ont pas obtenu le précieux sésame, l’accréditation, pour pouvoir faire leur travail. L’IA, selon l’Élysée, ce sont d’abord de belles histoires : on soigne avec des machines, on fuit la régulation, sur le modèle états-unien… Alors que les questions cruciales, du modèle social aux interrogations démocratiques, sont évacuées.

C’est dans ce contexte que nombre de rédactions ont vu leur demande d’accréditation refusée, parmi lesquelles France 2, qui avait pourtant prévu un plateau en direct, ou encore France 24. Si l’Élysée ne communique pas sur les critères de sélection, un tel signal, alors que des géants de la tech semblent avoir pris le pas d’une administration américaine aux relents autoritaires voire fascistes, peut susciter une inquiétude légitime.

Que dire des usages militaires de l’IA, de la submersion de fake news générées en masse par des robots, désormais capables de se jouer des algorithmes au point de déterminer les contenus viraux et valorisés ? Quid du non respect par les plateformes de l’obligation de transparence sur les algorithmes, issue de la réglementation européenne ? Ou de l’invisibilisation des contenus d’enquête ou d’information par les moteurs de recherche ?

La France, qui se targue d’être le pays des droits humains, semble avoir pris, depuis la présidence Macron, un chemin qui s’éloigne de plus en plus des valeurs dont se réclame notre pays.

Le SNJ-CGT dénonce ce tri de la presse et des journalistes au profit d’un indécent « capitalisme-show ». Comment expliquer que des spécialistes reconnus soient interdits d’accès ? 

Le SNJ-CGT apporte son soutien aux journalistes privés des moyens de faire leur métier, dont certains ont longuement travaillé en amont de ce sommet. Nous réclamons que la presse puisse suivre ce sommet et que les procédures soient transparentes.

Cette exclusion est un coup de plus porté au journalisme, d’autant que les représentants des journalistes et les organisations syndicales sont tenus à l’écart de la mise en place de l’IA dans les rédactions.

La technologie a pris beaucoup de pouvoir sur nos vies, au point de déstabiliser des processus électoraux, du Brexit à la présidentielle en Roumanie, annulée en raison d’interférences. Cela concerne aussi l’urgence écologique, mise sous le tapis au prétexte d’une « énergie décarbonée ».

L’Élysée continuera de nous parler d’innovation et de dérégulation. Le SNJ-CGT continuera à poser les vraies questions.

Montreuil, le 6 février 2025


Impérialisme Artificiel

Publication du PCF, février 2025, en PDF


Faut-il quitter X ?   -point de voe, en PDF


La start-up chinoise DeepSeek est-elle en train créer un nouveau « moment Spoutnik » pour Washington ?

La percée de la start-up chinoise spécialisée dans l’intelligence artificielle signe l’échec d’une stratégie américaine visant à priver Pékin des meilleurs processeurs.

Publié le 29 janvier 2025 Christophe Deroubaix dans l’Humanité
 
 
Premier impact du succès de DeepSeek, lancée le 10 janvier : la chute libre des actions de Nvidia.

L’incrédulité puis l’incompréhension, et enfin la quasi-panique. Les élites – technologiques et politiques – des États-Unis sont passées par ces trois phases après le succès fulgurant de DeepSeek. Cette start-up chinoise a développé un modèle d’IA aux performances égales à celles des leaders OpenAI ou Google mais à un coût de développement largement inférieur. Pour résumer, Liang Wenfeng a damé le pion à des mastodontes américains du secteur et leurs armées d’ingénieurs.

Le jeune geek concurrence même la Silicon Valley sur le terrain du narratif cher aux « pionniers » de la Big Tech. En 2008, diplôme d’informatique en poche, il a préféré emménager dans un petit appartement de Chengdu (sorte de pendant du garage californien dans lequel semble commencer toute histoire technologique qui se respecte) afin de creuser son propre sillon dans l’IA plutôt que de prendre un joli salaire dans l’un des grands groupes chinois qui pullulent à Shanghai ou Shenzhen. Dix-sept ans plus tard, le voilà « roi » momentané du secteur le plus porteur de la tech.

Nvidia en chute libre
Premier impact du succès de DeepSeek, lancée le 10 janvier : la chute libre des actions de Nvidia. L’entreprise californienne, dont les processeurs sont les plus utilisés pour entraîner les modèles d’IA, a perdu 590 milliards de dollars de capitalisation boursière, rien que ça. Les spécialistes du secteur discutent encore des raisons et de la portée de cette avancée technologique mais, dans les lieux de pouvoir, on a instantanément saisi ce qu’elle signifiait : l’échec d’un type de politique d’endiguement de la Chine.

Depuis plusieurs années, Washington tente de limiter l’accès de Pékin aux microprocesseurs les plus pointus. La firme taïwanaise TSMC, leader mondial des puces électroniques de haut niveau, a interdiction de les exporter vers la Chine. Quant à Nvidia, les processeurs qu’elle vend à la Chine sont limités à la moitié de leur potentiel de puissance et de calcul.

Un simple « avertissement » ?
Malgré cet embargo « soft », la Chine vient, via sa petite start-up, de marquer un point dans la grande bataille technologique et économique qui l’oppose aux États-Unis. « Les contrôles ont forcé les chercheurs chinois à faire preuve de créativité en utilisant un large éventail d’outils disponibles gratuitement sur Internet », explique le New York Times. Certains observateurs parlent même de « moment Spoutnik ».

Sur le même thème Guerre commerciale avec la Chine, droits de douane, importations de l’UE… Comment Donald Trump fait déjà trembler l’économie mondiale
 
La première mise en orbite d’un engin, réalisée par les Soviétiques en 1957, avait sidéré la puissance américaine, qui pensait encore disposer d’un avantage concurrentiel dans la conquête spatiale. Un « Pearl Harbor technologique », estimait alors le New York Times. On connaît la suite : le plan annoncé par John Fitzgerald Kennedy en 1961 qui aboutira aux premiers pas de l’homme – américain, en l’occurrence – sur la Lune.

Autre temps, autre rivalité stratégique. Donald Trump s’est pour l’instant contenté de voir dans la réussite de DeepSeek un « avertissement » pour les États-Unis. Une réaction assez « neutre » au regard des enjeux colossaux qui peut laisser penser que les élites américaines, prises au dépourvu, ne disposent pas encore de la « martingale » pour contrer cette percée du rival désigné.


« L’Europe risque de rater le train de l’IA »

alerte Federico Santopinto directeur de recherche à l’Iris
Le Vieux Continent pourrait « rester bloqué dans les technologies (…) du siècle dernier », prévenait l’ancien président de la BCE, Mario Draghi, dans son rapport remis en septembre. Directeur de recherche à l’Iris, Federico Santopinto analyse les raisons de ce retard.

Publié le 16 janvier 2025, Lina Sankari
 
L’Europe s’est dotée du projet Iris2 qui doit pouvoir concurrencer le service Starlink d’Elon Musk, mais il ne sera pas actif avant 2030.
© Laurent GRANDGUILLOT/REA
Que cherche Elon Musk, selon vous, en s’ingérant dans le débat européen ?

Federico Santopinto Directeur de recherche à l’Iris

Elon Musk a l’air tout aussi imprévisible que son compère Trump. Il a développé des entreprises qui dépendent beaucoup de la demande publique, notamment dans le domaine de l’espace et des communications. Il a certainement besoin d’avoir des relais et des alliés au sein des gouvernements européens en ce sens, à travers une démarche idéologique marquée.

Néanmoins, un chef d’entreprise qui suivrait rationnellement les intérêts de son entreprise ne se comporterait pas ainsi. Les républicains ne resteront pas au pouvoir pour les cent prochaines années ; en Europe, de nombreux gouvernements ne sont pas d’extrême droite. Il donne l’impression de jouer au poker et ce d’autant plus que ses entreprises liées à l’espace ou à la voiture électrique généreront du profit sur le long terme.

L’Europe vous semble-t-elle armée pour faire face à ces attaques ?

En tant qu’Européen, je me sens quasiment humilié par le silence des autorités européennes face aux innombrables attaques, non seulement d’Elon Musk mais également de Trump, lorsqu’il parle de racheter ou de prendre possession du Groenland, qui est un territoire autonome lié à un pays de l’Union européenne (le Danemark – NDLR). Les Européens sont encore tétanisés.

Ils espèrent que Donald Trump puisse être clément et ne veulent pas le provoquer. C’est une grossière erreur car le président élu ne respecte que le rapport de force. Se souvenir que l’ancien chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, et la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, parlaient d’une Europe qui devait apprendre le langage de la force peut aujourd’hui prêter à sourire.

L’Europe a-t-elle raté le coche en matière d’autonomie stratégique ?

Pour se faire un avis, il suffit de lire le rapport de Mario Draghi sur la compétitivité. L’Europe a raté la révolution Internet entre les années 1990 et le début de la décennie 2000. Elle n’a pas été en mesure de développer ses propres instruments dans un domaine où il faut une taille importante pour être compétitif. On risque aujourd’hui de rater le train de l’IA (intelligence artificielle) pour la même raison.

« Les Italiens craignent que Français et Allemands ne se répartissent le gâteau et qu’Iris2 se résume à un projet franco-allemand plutôt que véritablement européen. »
À titre d’exemple, le cloud (l’informatique virtuelle – NDLR) requiert des investissements considérables et des projections sur le long terme. En la matière, le niveau national n’est pas pertinent. La France a sa petite entreprise, Mistral, qui opère dans le domaine de l’intelligence artificielle, les Allemands n’en veulent pas, ils développent donc leur propre entreprise. Les Italiens font de même.

Chacun veut son petit champion en espérant l’imposer aux autres sans que l’on puisse atteindre la masse critique pour faire face aux coûts des investissements. Il faut des acteurs purement européens. C’est ce que le capital ne comprend pas. C’est la même chose dans le domaine de la défense.

L’adoption éventuelle par le gouvernement italien d’un système de communication par satellite Starlink serait-elle un aveu d’échec de la puissance publique ?

L’Europe s’est dotée du projet Iris2 qui doit pouvoir concurrencer le service Starlink d’Elon Musk, mais il ne sera pas actif avant 2030. L’Italie souhaiterait signer un contrat de cinq ans avec SpaceX : on peut imaginer qu’elle souhaite couvrir le laps de temps dans lequel aucune alternative aussi compétitive que celle d’Elon Musk n’existera. Ceci dit, Iris2 n’est pas sans poser de problèmes : la répartition industrielle entre les différents acteurs européens dans le développement de ce programme demeure floue.

Les Italiens craignent que Français et Allemands ne se répartissent le gâteau et qu’Iris2 se résume à un projet franco-allemand plutôt que véritablement européen. Ils ont donc la tentation de se tourner vers les Anglo-saxons, sans doute dans l’optique de négocier leur position dans l’Iris. Cela s’est déjà produit avec l’A400M, l’avion de transport stratégique développé par les Européens.

Sur le même thème Espace. Les États-Unis cherchent à faire prospérer le secteur spatial privé
 
L’Italie avait quitté le projet considérant que les entreprises françaises et allemandes étaient trop favorisées, malgré leur participation au financement. Rome s’était alors tourné vers le C-130 américain. Depuis lors, l’industrie de défense italienne est très liée à l’industrie anglo-saxonne. C’est pourquoi les Italiens sont favorables à ce que les programmes de financement de l’Union européenne pour la défense puissent comprendre des entreprises extra-européennes. Quitte à jouer un rôle de deuxième plan, les Italiens privilégient l’industrie la plus puissante.            

                            


Éviter le plus possible les GAFAM

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  • Apple
  • Microsoft
  • on peut y ajouter X Twitter

Pas toujours facile tellement ils sont invasifs* mais on peut souvent les remplacer par des logiciels libres.
*- Si on achète un ordinateur le système d’exploitation est Windows de Microsoft ou iOS d’Apple, pour un smartphone c’est Android de Google ou iOS d’Apple. Par contre pour les applications les logiciels libres (et  gratuits) sont nombreux..

Lnformatique libre quelques réflexions ici.


l’IA c’est quoi ?

3 vidéos :

  1. en 56 minutes : explication par des spécialistes
  2. en 3 minutes : exemple à partir d’un jeu
  3. en 3 minutes : exemple avec la reconnaissance de visage

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