Macron en manque d’affection ? Il se met en scène de façon ridicule, grotesque et pitoyable…

 
MALAISE –édito de l’Humanité du 5 aout par Marion d’Allard
 
L’image incommode, autant qu’elle exaspère. Emmanuel Macron, seul, faisant irruption à l’issue d’une compétition pour venir cajoler l’athlète tricolore, victorieux ou défait. Certes, la ferveur populaire qui transcende ces Jeux de Paris comme aucun autre événement depuis la Coupe du monde de foot de 1998 n’épargne pas le chef de l’État. Mais si la saturation gagne de voir cette scène se répéter, c’est qu’elle comporte une dimension de malaise, sur la forme et dans le fond.
Déjà en décembre 2022, sur la pelouse du stade de Lusail, au Qatar, le locataire de l’Élysée venu assister à la finale malheureuse contre l’Argentine avait cru bon d’aller réconforter les Bleus sur le terrain, empoignant avec effervescence un Kylian Mbappé visiblement gêné. Rebelote. À chaque occasion, Emmanuel Macron s’affiche au plus près des sportifs.
Au trop près même, lorsqu’il saisit à deux mains le visage de la judokate Romane Dicko, essuyant de ses pouces des larmes de défaite. Intrusif et mal placé aussi, lorsqu’il attend, tenant par les épaules la fillette de Teddy Riner, d’aller féliciter à grandes embrassades le roi français des tatamis. Aux yeux des caméras du monde entier, le chef de l’État, une fois de plus, se donne en spectacle. Démonstration grossière où l’égocentrisme le dispute au paternalisme.
Certains y verront un simple élan de gratitude. Mais le contexte politique oblige à dépasser l’analyse simpliste. Emmanuel Macron est isolé et il le sait. Les répliques du séisme de la dissolution qu’il a lui-même provoqué n’en finissent plus de faire vaciller le pouvoir. Démissionnaire, le gouvernement se voit contraint à la gestion des « affaires courantes » par la seule obstination d’un président qui refuse le verdict des urnes.
La gauche l’a emporté aux législatives, le Nouveau Front populaire doit gouverner pour appliquer son programme de justice sociale et écologique. Il en va de la démocratie. La trêve olympique imposée autoritairement par un président aux abois n’y changera rien. Son one-man-show aux JO non plus. « La France qui gagne n’efface pas la France qui souffre », rappelle dans ces colonnes l’historien Olivier Chovaux. La joie des Jeux est éphémère. Emmanuel Macron aussi.
 

Malgré les joies du public et les exploits des champions français, la présence de Macron fortement médiatisée indispose !

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite :

 
 
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