« Va à la niche ! Va à la niche ! On est chez nous ! » Diffusées dans Envoyé spécial, les images de cette sympathisante RN de Montargis déversant son fiel raciste sur sa voisine noire résument précisément l’abîme dans lequel Le Pen et sa clique veulent faire basculer la France. Dimanche, à l’occasion du second tour des législatives, ces insultes d’une violence inouïe doivent résonner dans l’esprit de chaque citoyen face aux urnes. Et leur rappeler que cette xénophobie viscérale, cette négation de l’humanité de l’autre renvoyé dans sa « niche », restera toujours la matrice de l’extrême droite. Sa vision ethnicisée d’une société normée, blanche, hétéro, chrétienne, où tout le monde ne se vaut pas en fonction de ses origines supposées, de sa religion, de sa couleur de peau. Ce dimanche n’est pas un simple rendez-vous électoral. Mais un rendez-vous avec l’histoire de notre pays. Celle des Lumières, de la Révolution, de la Commune, du Conseil national de la Résistance… Le RN, masqué par le vernis de la « normalisation », renie cet héritage universel autant qu’il saccage la devise républicaine. En faisant système de la discrimination, son concept de « préférence nationale » bafoue la liberté, l’égalité et la fraternité, brise l’idée d’une communauté de destin, fondée sur le respect de tous, au profit d’un funeste entre-soi. C’est ce péril démocratique, inédit depuis la Seconde Guerre mondiale, qu’il s’agit de combattre en portant sa voix dans chaque circonscription sur le candidat le mieux placé pour battre le RN. Sans tergiverser. En plaçant nos valeurs fondamentales au-dessus de tout différend politique. Cette responsabilité est immense. Le Nouveau Front populaire s’en acquitte dans une remarquable unité. À la différence de la majorité présidentielle et autres tenants du « ni-ni » qui, après avoir joué les marchepieds du RN durant des années, font preuve d’une lamentable ambiguïté. L’histoire les jugera. Le combat contre l’extrême droite, au plus haut dans les votes et dans les têtes, ne fait que commencer. La reconquête des cœurs et des esprits est à mener pour la gauche. Elle commence ce dimanche en renvoyant « à la niche » le parti de la haine.
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Laurent Mouloud, |
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