En Europe l’extrême droite est au pouvoir dans de trop nombreux pays, la Hongrie, la Pologne, l’Ukraine, la Suède, et maintenant l’Italie !
Et en France le RN-FN a fait une entrée massive au Parlement. A qui le tour ?
Albert Camus : « Faites attention, quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet mais ce n’est pas pour prendre de ses nouvelles. »
Bien souvent des régions anciennement acquises à la gauche se réfugient dans l’abstention, ce qui revint à accepter le système, ou dans le vote pour le pire .
Comment expliquer cet acte de désespoir au sein de populations en souffrance.
Lu dans l’Huma après les dernières élections en Italie:
Est-ce que le centre-gauche est seul à porter cette responsabilité ? Souvenons nous aussi de l’évolution du PCI, le parti communiste italien d’Enrico Berlinguer, avec son « eurocommunisme » qui a amorcé le déclin de ce parti, en raison de son flou idéologique et de sa compromission avec la social-démocratie dans un pays où la gauche était très puissante.
Et ailleurs ? Et chez nous ? Les causes sont évidemment multiples :
-** le désespoir créé par la gauche au pouvoir qui a laissé le sentiment que « la gauche ou la droite c’est pareil » dans une bonne partie de la population.
Le désastreux quinquennat Hollande en est la triste illustration. « mon ennemi c’est la finance » disait il, avant de se mettre à son service en embauchant des Valls et Macron…
-** la banalisation du RN-FN par le pouvoir en place qui le présente volontairement comme sa seule opposition alors qu’il sait très bien que c’est son recours ultime pour sauver le capitalisme.
Les sociologues Monique et Michel Pinçon-Charlot l’expliquaient très bien lors de leur interview récente (dans mon article précédent écouter de la minute 17 à la minute 20 de la vidéo)
https://youtu.be/ychwDoh5GIo?t=1014
-** le rôle évident des médias qui répètent qu’il n’y a pas d’alternative et qui poursuivent leur insidieux matraquage anticommuniste.
-** la désillusion créée par l’Union Européenne imposant un ultralibéralisme dont les conséquences sont désastreuses pour les services publics, le social, les politiques énergétiques, etc.
-** le sentiment que depuis quelque temps les luttes revendicatives n’aboutissaient pas, face à un pouvoir méprisant, dur et répressif. Donc qu’il n’y avait plus de changement possible d’où la résignation mélangée à l’insatisfaction.
-** des propositions « défensives » : on rogne nos salaires, donc on demande une revalorisation. On attaque notre système de retraite, donc on se défend pour éviter une aggravation. On supprime des emplois, donc on se bat pour en sauver le maximum. Les discours des syndicats et partis réformistes entretiennent l’illusion que le système est inamovible et qu’il faut simplement le rendre moins insupportable.
Le débat lancé par Fabien Roussel sur le travail, le chômage, donc en fait sur l’organisation de notre système est très intéressant et est un début pour amorcer des propositions de vrais changements. (voir ici l’article à ce sujet et ce qui se cache derrière ce débat).
Améliorer le sort des chômeurs c’est indispensable, mais s’attaquer au chômage c’est bien autre chose… Et pour cela il faut réfléchir à l’organisation du travail dans notre société.
Comme l’explique bien le philosophe Bernard Vasseur, (voir ici l’article à ce sujet) , il ne suffit pas de démontrer que le capitalisme est une catastrophe pour l’homme et pour la planète, il ne suffit pas d’être anticapitaliste, il faut ouvrir des perspectives, il faut créer un espoir.
Liens cités :
Monique et Michel Pinçon-Charlot, l’oligarchie, la lutte de classe, le FN
Fabien Roussel, le travail, ce qui se cache derrière les attaques contre lui
Bernard Vasseur « Sortir du capitalisme, urgence du communisme »
L’Italie sous la botte de Meloni, prévisible hélas
Pourquoi les classes populaires ont en partie déserté le camp de la gauche soit en s’abstenant soit en choisissant le pire ?
Il faut absolument se poser cette question et essayer de trouver des réponses.
Si vous avez des idées à ce sujet faites des suggestions !
On peut saluer l’initiative de François Ruffin qui s’est interrogé à ce sujet après avoir constaté, dans sa circonscription de la Somme, que, comme il aurait pu l’espérer, même le populisme de Mélenchon avait également échoué dans ce domaine. Il n’avait pas réussi a enrayer l’abstention et l’extrême droite continuait à progresser.