Vice-président du comité consultatif du conseil des droits de l’homme des Nations unies, le sociologue et écrivain suisse dresse un bilan critique de l’ONU, paralysée par un fonctionnement qui fait la part belle aux grandes puissances. Il dénonce la dictature des oligarchies financières et plaide pour l’abolition du droit de veto au Conseil de sécurité dans les conflits qui donnent lieu à des crimes contre l’humanité.
Interview de Jean Ziegler publiée dans le journal L’Humanité du 7 octobre 2016 (télécharger en PDF)
«DANS LES INSTANCES DE L’ONU, IL N’Y A PAS UN FONCTIONNAIRE IMPORTANT QUI SOIT NOMMÉ SANS QUE LA CIA NE DONNE SON ACCORD.»
«IL FAUT SE MOBILISER POUR QUE LES NATIONS UNIES REDEVIENNENT LE PRINCIPAL ACTEUR MONDIAL.»
On pense à cette citation de Gramsci en refermant le dernier livre de Jean Ziegler, Chemins d’espérance (éditions du Seuil, 20 euros), qui paraît cette semaine. Depuis une quinzaine d’années, Jean Ziegler combat « l’ordre cannibale du monde » au sein de l’ONU, comme rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation puis au conseil consultatif des droits de l’homme. L’impuissance de l’ONU apparaît sans remède. Et pourtant, cette organisation est la seule enceinte multilatérale des États du monde. Faute d’une réforme qui la replacera au centre du jeu, l’ordre impérial et la dictature de l’oligarchie financière gagneront la partie. Mais, pour Jean Ziegler, la société civile mondiale pèsera du bon côté.
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