Christophe Dejours : « Ce système conduit les gens à devenir les complices de ce qui les broie »
Chiffres, objectivité… l’idéologie gestionnaire est générale.
Cheval de Troie du néolibéralisme, elle conditionne chacun à collaborer à cette mécanique folle et délétère, dont Christophe Dejours démonte un à un les rouages.
Après une première audience technique en décembre 2018, le procès des suicides à France Télécom, qui s’ouvrira en mai, devrait marquer 2019. Didier Lombard, le PDG de France Télécom entre 2005 et 2011, et six cadres sont renvoyés devant la justice pour « harcèlement moral ». À travers eux, c’est l’organisation du travail provoquant cette vague de suicides qui est mise en accusation, celle qui n’a que la gestion pour alpha et oméga. Depuis plus de trente ans, Christophe Dejours explore l’impact de l’organisation du travail sur la santé mentale des travailleurs. Il dénonce le danger que fait courir la gouvernance par les nombres aux entreprises, aux services publics mais aussi à la société entière.